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Violence faite aux femmes: au moins 87'000 victimes de féminicide dans le monde en 2017

L'ONU a publié vendredi un rapport sur la violence faite aux femmes. Et il est accablant. En 2017, au moins 87'000 d'entre elles ont été tuées intentionnellement dans le monde. C'est le Salvador, en Amérique centrale, qui arrive en tête de ce classement peu glorieux.

22 nov. 2019, 11:25
Dans plus d'un cas sur deux, la femme est tuée par son compagnon ou un membre de sa famille (illustration).

Au moins 87'000 femmes ont été tuées de manière intentionnelle en 2017, dans les pays pauvres comme dans les riches, selon des chiffres de l'ONU. Plusieurs pays ont cependant adopté des législations efficaces.

En 2017, le Salvador a connu l'une des pires situations au monde en terme de meurtres intentionnels de femmes, avec 13,9 femmes tuées sur 100'000, selon l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC). Suivi par la Jamaïque (11 sur 100'000), la République centrafricaine (10,4 - statistique de 2016), l'Afrique du Sud (9,1 - chiffre de 2011) ou encore le Honduras (8,4 - 2017).

 

 

Parmi les 87'000 victimes de 2017, 57% (50'000) l'ont été "par leurs conjoints ou par des membres de leurs familles", selon l'ONUDC, soit une "légère augmentation" par rapport à 2012. Plus d'un tiers (30'000 femmes) ont été tuées par un ex-conjoint ou conjoint actuel, "quelqu'un en qui elles auraient normalement dû avoir confiance".

Pas moins de 38% des meurtres de femmes sont le fait de leur partenaire intime masculin, a confirmé fin 2017 l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

 

 

Accumulation de violences

Ces meurtres ne sont "généralement pas la conséquence d'actes spontanés ou isolés, mais plutôt d'une accumulation de violences liées au genre" et "au caractère possessif, (à) la jalousie et la peur de l'abandon". Or, selon l'ONUDC, "la conséquence finale de l'accumulation" de ces violences "pourrait être évité".

Plus d’un tiers des femmes ont été tuées par quelqu'un en qui elles auraient normalement dû avoir confiance.
Le rapport de l’ONU sur les féminicides

L'Asie détient le triste record du plus grand nombre de femmes tuées (20'000) par leurs conjoints ou des membres de leurs familles en 2017, suivie de près par le continent africain (19'000), les Amériques du Nord, Centrale et du Sud (8000), l'Europe (3000) et l'Océanie (300), selon l'ONUDC.

Mais c'est en Afrique (Afrique du Sud, Sénégal, RDC, etc.) que les femmes et les jeunes filles "risquent le plus d'être tuées par leur compagnon ou un membre de leur famille" (69%), selon l'ONU.

Crimes d'honneur

D'après des statistiques des Nations unies, sur les 5000 "crimes d'honneur" annuels (généralement perpétrés par des proches au nom de la défense des traditions et souvent dans des zones rurales conservatrices), un millier se produisent en Inde.

 

 

Début novembre, un jeune couple de 29 ans - marié il y a trois ans contre l'avis de leurs familles - a été lapidé à mort dans le sud de l'Inde par des proches de l'épouse, opposés à cette union avec un homme d'une caste présumée inférieure.

Au Pakistan voisin, des centaines de femmes accusées d'avoir sali l'honneur familial sont tuées par des proches chaque année - souvent dans des circonstances extrêmement violentes.

En Afghanistan, pays profondément patriarcal, "243 cas de crimes d'honneur ont été recensés entre avril 2011 et août 2013", selon une enquête officielle afghane citée par l'ONUDC. Les meurtres de femmes en lien avec des conflits sur la dot sont aussi un véritable problème en Asie, notamment en Inde et au Népal.

 

 

Le viol comme "arme de guerre"

Dans les conflits, le viol des femmes comme "arme de guerre" pour terroriser les populations civiles et détruire le tissu sociétal reste persistante. En 2014, le groupe Etat islamique (EI) s'est livré, selon l'ONU, à un potentiel génocide dans le nord-ouest de l'Irak contre les Yazidis et a réduit des milliers de femmes de cette minorité à l'esclavage sexuel.

Plus de 6400 Yazidis ont été enlevés et seuls 3300 - surtout des femmes et des enfants - ont été secourus ou ont pu fuir. Plus de 70 charniers ont été identifiés et les restes de dizaines de victimes ont déjà été exhumés.

Dans les Kivu (est de la République démocratique du Congo), les femmes - et même des fillettes - sont martyrisées par les violences sexuelles perpétrées lors et en marge des conflits armés qui déstabilisent cette région depuis 25 ans.

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