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Vente d'armes: des ONG ciblent la Suisse et d'autres états

Une coalition d'ONG accuse plus de 20 pays, dont la Suisse, d'avoir violé le Traité sur le commerce des armes (TCA). Amnesty International rappelle notamment que la Suisse a vendu ces dernières années pour près de 177 millions de francs d'armes à l'Arabie saoudite.

11 sept. 2017, 08:33
/ Màj. le 11 sept. 2017 à 12:00
Le TCA interdit les transferts d'armes entre états s'il est clair que celles-ci serviront à commettre des crimes de guerre.

Plus de vingt pays dont la Suisse ont exporté des armes vers l'Arabie saoudite, selon une coalition d'ONG qui dénonce une violation du Traité sur le commerce des armes (TCA). Elle exige davantage d'efforts avant le début lundi de la réunion des Etats-parties à Genève.

Ces pays ciblés, 19 Etats-parties et trois autres, savent que cet armement est utilisé pour cibler des civils au Yémen depuis le début du conflit en 2015, affirme la Coalition pour le contrôle des armes. Amnesty International (AI) rappelle notamment que la Suisse a vendu ces dernières années pour près de 177 millions de francs d'armes à Ryad. Mais aussi que, selon le Conseil fédéral, cet armement ne pourrait être utilisé au Yémen.

 

>> À lire aussi : Iran: exporter des armes aux nations alliées devient la priorité du nouveau ministre de la Défense

 

Les ventes suisses restent loin toutefois de la Grande-Bretagne qui a exporté en Arabie saoudite pour cinq milliards de dollars. Les Etats-Unis, qui ont signé le traité mais ne sont pas partie, ont eux conclu en mai une livraison potentielle de 110 milliards de dollars, à l'occasion d'une visite du président Donald Trump dans le royaume.

"Les priorités du gouvernement britannique sont très claires", estime la directrice de la Coalition, Anna MacDonald. Il faut mettre un terme "immédiatement" à ces transactions, demande de son côté la présidente de l'ONG yéménite Mwatana, Radhya Almutawakel.

Ventes "au plus haut"

"Les transferts d'armes sont au plus haut" depuis plus de 25 ans, a dit devant les Etats-parties le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) Peter Maurer. Et de dénoncer un accès trop "facile" aux armes. Il appelle par ailleurs aux pays à honorer le droit international humanitaire (DIH) et leurs engagements liés au traité, pour diminuer le prix payé par les civils.

"Une mise en oeuvre stricte"

Le TCA, entré en vigueur il y a près de trois ans, interdit les transferts d'armes entre Etats s'il est clair que celles-ci serviront à commettre des crimes de guerre. Ou lorsqu'il existe un risque majeur qu'elles ne servent à perpétrer ou faciliter de graves atteintes aux droits humains. Au total, 130 pays l'ont signé, dont plus de 90 l'ont ratifié.

Le TCA "prend tout son sens s'il est un traité pour le monde entier", a estimé de son côté le conseiller fédéral Didier Burkhalter, au début de la réunion. Il a demandé à tous les pays de ratifier l'accord. La Suisse souhaite "une mise en oeuvre stricte et efficace" pour diminuer les conséquences pour les civils, a-t-il dit.

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