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Une tique tropicale a passé l’hiver en Allemagne

Des parasites du genre Hyalomma, plus gros que les tiques indigènes, ont pour la première fois survécu à l’hiver en Allemagne. En Suisse, quelques spécimens amenés par des oiseaux migrateurs avaient été signalés en 1975 déjà.

12 juin 2019, 13:13
Deux à trois fois plus gros que le tique indigène, le parasite du genre Hyalomma est reconnaissable à ses pattes annelées.

Une tique d’origine tropicale a pour la première fois passé l’hiver en Allemagne. Des chercheurs de l’Université d’Hohenheim et de la Bundeswehr ont trouvé six exemplaires de cet arachnide importé selon toute vraisemblance par des oiseaux migrateurs.

Les parasites du genre Hyalomma – deux à trois fois plus gros que les tiques indigènes – avaient déjà été repérés en 2018. Cinq nouveaux exemplaires ont été trouvés récemment sur des chevaux en Rhénanie-du-Nord-Westphalie et en Basse-Saxe, alors que les oiseaux migrateurs n’étaient pas encore de retour.

Les tiques Hyalomma, reconnaissables à leur taille et à leurs pattes annelées, ont en outre pour caractéristique de poursuivre activement les animaux à sang chaud sur des dizaines de mètres. Elles sont présentes dans des zones arides à semi-arides d’Afrique, d’Asie et du sud de l’Europe, Turquie, Espagne, Italie et France notamment.

Elles peuvent transmettre différentes maladies, notamment la fièvre hémorragique de Crimée-Congo et des rickettsioses. En Suisse également, des chercheurs de l’Université de Neuchâtel avaient signalé en 1975 déjà la présence occasionnelle de tiques Hyalomma amenées par des oiseaux migrateurs.

Peu de chances de s’établir

Pour le parasitologue de l’Université de Zurich Alexander Mathis, interrogé par Keystone-ATS, le fait que quelques individus aient passé l’hiver en Allemagne ne signifie pas pour autant que cette tique va s’établir dans nos contrées. Les hivers en Suisse sont trop froids, selon lui.

En revanche, il est possible que ces tiques survivent dans des étables ou qu’elles aient été importées via des transports de foin ou de fourrage, ajoute le spécialiste. Elles sont très résistantes à la sécheresse, contrairement à nos espèces indigènes.

Leurs possibilités de multiplication sont également limitées du fait que pour se reproduire, le mâle et la femelle doivent se trouver sur le même animal-hôte et qu’ils n’ont qu’un cycle de reproduction par année.

Le Pr Mathis juge également «extrêmement improbable» une éventuelle importation de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo. Le parasite n’en est pas automatiquement porteur, il faut pour cela qu’il pique à un stade juvénile un animal infecté.

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