Le dieu de la guerre hawaïen Kü Ka'ili Moku a tenu ses promesses: sa rarissime statue est partie à 6,3 millions d'euros lors de la dispersion mardi soir à Paris des derniers trésors de la collection Vérité. La vente a rapporté au total 16,7 millions d'euros.
Après une bataille d'enchérisseurs au téléphone et dans la salle, cette statue hawaïenne de style kona (1780-1820), lot phare de la vente, a été adjugée à un prix record pour une oeuvre océanienne de ce type en France, a indiqué mercredi Christie's.
Les autres lots importants de cette vente ont largement dépassé leur estimation. Une figure d'ancêtre Uli de Nouvelle Irlande (île de Papouasie Nouvelle-Guinée), estimée entre 200'000 et 300'000 euros, a été achetée 2,9 million d'euros.
Une figure Tiki, Tiki Akau/Katina des Iles Marquises, a pour sa part été vendue 847'500 euros, pour une estimation située entre 150'000 et 200'000 euros. Un masque de "deuilleur" kanak, estimé de 60'000 à 80'000 euros, s'est envolé à 343.500 euros.
Côté Afrique, un reliquaire Kota-Ndassa du Gabon, en bois et métaux, estimé entre 200'000 et 300'000 euros, a atteint 703'500 euros.
En toute discrétion
La collection a été constituée en toute discrétion à partir de 1920 par Pierre Vérité (décédé en 1993) et a été poursuivie par son fils Claude. Elle est une des plus importantes d'art africain et océanien qui ait jamais été réunie, selon les experts, même si son ampleur n'a jamais été établie avec précision.
La plus grande partie de ses pièces a été dispersée en 2006 lors d'une vente restée dans les annales, avec un résultat global de 44 millions d'euros pour une estimation de 12 à 17 millions.