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Une société pharmaceutique suisse aurait financé le parti d’extrême droite allemand AfD

En 2017, une entreprise pharmaceutique zurichoise aurait versé 130’000 euros au parti Alternative pour l’Allemagne (AfD). Alice Weidel, une des têtes du parti allemand d’extrême droite, a affirmé avoir pris connaissance pour la première fois en septembre 2017 de ce don «non sollicité».

12 nov. 2018, 08:20
Alice Weidel, une des dirigeantes du parti Alternative pour l'Allemagne (AfD), aurait reçu 130'000 euros de dons de campagne.

Les appels à la démission se sont multipliés dimanche soir à l’encontre d’Alice Weidel, une des dirigeantes du parti Alternative pour l’Allemagne (AfD). En cause, des dons que le parti d’extrême droite allemand aurait reçu d’une société pharmaceutique suisse en 2017.

Selon une enquête de la Süddeutsche Zeitung et des chaînes de télévision WDR et NDR, l’entreprise zurichoise aurait versé 130’000 euros à la section de l’AfD dans la région du lac de Constance entre juillet et septembre 2017 en plusieurs tranches – la plupart de 9000 francs. L’objet des dons était précisé: «don de campagne Alice Weidel».

Aujourd’hui co-présidente du groupe parlementaire de l’AfD au Bundestag, la députée est officiellement domiciliée à Überlingen, sur la rive allemande du lac de Constance.

 

 

Pour Martin Morlok, expert en droit des partis, il s’agit incontestablement d’un don illégal, car il provient d’un pays non membre de l’UE". La loi allemande interdit de tels dons pour éviter le financement de la vie politique par des fonds provenant de l’étranger.

Les partis doivent immédiatement annoncer à l’administration du parlement les dons de plus de 50’000 euros et les rendre publics. Pour le juriste, le fractionnement en plusieurs tranches visait à contourner cette règle.

Interrogée par les auteurs de l’enquête journalistique, Alice Weidel a affirmé avoir pris connaissance pour la première fois en septembre 2017 de ce don «non sollicité» et s’être prononcée en faveur d’un remboursement de cet argent – ce qu’elle dit avoir fait en avril 2018. Elle a eu des «doutes sur la légalité» des transactions.

Les Verts et le Parti social-démocrate (SPD) ont exigé des explications sur ces dons. Le chef du SPD du Bade-Wurtemberg, Leni Breymaier, et le député social-démocrate au Bundestag Johannes Kahrs ont réclamé sa démission s’il s’avérait que ces dons étaient illégaux.

Des critiques proviennent aussi du propre camp de Mme Weidel. Le chef de l’AfD du Bade-Wurtemberg, Ralf Özkara, a ouvert une enquête après avoir appris l’existence de ces dons par les journalistes. Il estime lui aussi que, si les dons sont illégaux, Mme Weidel devra «démissionner de toutes ses fonctions et mandats».

L’association LobbyControl, qui lutte en faveur de la transparence de la vie politique, juge pour sa part cette affaire «inacepptable». Mme Weidel est désignée nommément comme bénéficiaire des dons et ne doit pas chercher des excuses, a déclaré un des responsables de l’organisation, Ulrich Müller.

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