Cet accord sera-t-il le bon, cette fois? Le président turc Recep Tayyip Erdogan et son homologue russe Vladimir Poutine se sont entendus, hier, à Moscou, sur un cessez-le-feu à minuit dans la province d’Idleb, au nord-ouest de la Syrie. Ce compromis entérine la percée de l’armée syrienne, épaulée par les Russes, trois mois après avoir passé la vitesse supérieure.
«Les deux pays restent sur les positions acquises jusque-là», observe Fabrice Balanche, maître de conférence à l’Université de Lyon, de retour de Syrie. «L’armée syrienne ne recule pas sur ses positions de décembre 2019, contrairement à ce que voulait Erdogan. En échange, ce dernier a dû se mettre d’accord avec Poutine pour que la Russie dissolve les milices kurdes dans la bande des 30 km à son profit.»
Créer une bande-tampon
En perte de vitesse face à l’armée syrienne, le «Reïs», surnom d’Erdogan, parrain des insurgés, entend contrôler une bande-tampon...