Six heures de négociations pour faire taire les armes. En signant, jeudi soir, un accord de cessez-le-feu sur Idleb, dans le nord-ouest syrien, Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan ont convenu d’une trêve qui devrait, pour un temps, limiter le bain de sang et la catastrophe humanitaire à l’origine d’un cynique chantage migratoire d’Ankara sur l’Europe.
Mais quelques mots grattés sur un bout de papier suffiront-ils à soigner les maux d’une population syrienne qui subit, depuis plus de neuf ans, la foudre de Bachar al-Assad, appuyé par ses alliés russes et iraniens? «C’est un leurre», se désole le journaliste syrien Nour Adam, un rescapé du siège de la Ghouta, dans la banlieue de Damas. «Ces trêves», dit-il, «n’ont jamais fonctionné. Que ce soit dans la Ghouta, ou dans les anciens bastions rebelles de Daraya et d’Alep-est, elles ont systématiquement été violées par une reprise des bombardements, causant la mort...