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Turquie: les conséquences du référendum en quatre points

Quelles sont les conséquences de l'acceptation du référendum turc sur le pays, mais également sur ses relations avec l'Europe et le reste du monde? Synthèse en quatre points.

17 avr. 2017, 09:14
Le résultat de cette consultation populaire pourrait être déterminant pour l'avenir du pays.

1. La démocratie

Avec cette victoire, M. Erdogan détiendra un pouvoir considérablement renforcé et pourra en théorie rester au pouvoir jusqu'en 2029. L'exécutif sera concentré dans les mains du président et le poste de Premier ministre disparaîtra.

Ses partisans soutiennent qu'une telle mesure est nécessaire pour stabiliser l'exécutif et établir des barrières claires avec le judiciaire et le législatif.

Mais ses opposants affirment qu'il n'existerait plus de contre-pouvoir dans ce nouveau système, ouvrant la voie à un régime autocratique.

 

 

2. Les relations avec l'Europe

Les relations entre la Turquie et l'Union européenne (UE) se sont fortement dégradées dans la dernière ligne droite de la campagne référendaire, M. Erdogan accusant certains pays de "pratiques nazies".

M. Erdogan a indiqué que la candidature de la Turquie à l'UE, au point mort depuis des années, serait mise "sur la table" après le référendum. Il a aussi évoqué dimanche un possible référendum sur le rétablissement de la peine capitale, une ligne rouge pour Bruxelles.

Avec cette victoire, M. Erdogan pourrait être tenté d'enterrer le projet d'adhésion, pour privilégier les relations commerciales, sous la forme d'une union douanière renforcée, par exemple.

 

 

3. La question kurde

Depuis la rupture de la trêve historique avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) à l'été 2015, le sud-est de la Turquie est plongé dans une spirale d'affrontements meurtriers entre les forces de sécurité turques et les séparatistes kurdes.

L'offensive militaire d'Ankara s'est doublée d'une répression accrue contre les milieux politiques et médiatiques prokurdes, accusés d'activités "terroristes" en lien avec le PKK.

L'heure est toujours à la rhétorique martiale, et la presse proche du pouvoir rapporte qu'une offensive terrestre sera lancée après le référendum contre le PKK dans le nord de l'Irak.

 

 

4. L'unité de la société 

La société turque s'est fortement polarisée ces dernières années autour de la figure de M. Erdogan. Pendant la campagne référendaire, le président turc a diabolisé ses opposants, les accusant de collusion avec les "terroristes" et les "putschistes".

M. Erdogan "remporte (les élections), mais, au final, une moitié du pays l'aime, et l'autre le déteste. C'est cela, l'origine de la crise de la Turquie moderne", explique Soner Cagaptay, analyste au Washington Institute.

 

 

Cependant, M. Erdogan, qui s'est allié avec les ultranationalistes pour remporter la bataille du référendum, a fait montre d'un grand pragmatisme par le passé.

Certains observateurs s'attendent à ce qu'il adopte un discours plus apaisant après le référendum.

 

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