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Turquie: Istanbul compte 300 établissements spécialisés dans la greffe de cheveux

Avec 300 établissements spécialisés dans la greffe de cheveux, Istanbul peut compter sur un secteur en plein essor. La ville attire des patients du monde entier, ce qui apporte un nouveau souffle au tourisme.

09 mai 2017, 15:23
Des cheveux sont prélevés sur les zones encore couvertes sur le crâne du patient et réimplantés dans les zones dégarnies.

Comme tous les touristes qui viennent à Istanbul, Djamil veut visiter la Mosquée bleue et faire un tour en bateau sur les eaux pailletées du Bosphore. Mais ce Palestinien est aussi là pour une autre raison: se faire implanter un par un 1500 cheveux pour enrayer sa calvitie.

Avec 300 établissements spécialisés dans la greffe de cheveux, Istanbul est devenue une plaque tournante de cette industrie en pleine croissance. La ville attire des patients du monde entier, en particulier du Moyen-Orient.

Des chirurgiens expérimentés, une technologie de pointe et des prix raisonnables: l'offre de la mégalopole turque a fait d'Istanbul la Mecque des dégarnis de tout poil, qui profitent de leur séjour pour faire du tourisme, soutenant un secteur dévasté par une situation sécuritaire instable.

"Je suis venu pour me faire implanter des cheveux, mais aussi pour faire du tourisme", explique Djamil, 27 ans. "La réputation de la Turquie pour les greffes de cheveux est excellente", dit-il, après avoir été opéré dans une clinique d'Istanbul.

Le Saoudien Fayçal s'est lui aussi fait greffer des cheveux à Istanbul, où l'un de ses oncles est venu se faire opérer avant lui. "Ce qui m'a décidé, c'est une chute rapide de mes cheveux. Je commençais à être dégarni, alors j'ai décidé de sauter le pas et de me faire poser des implants", confie-t-il.

Symbole de la cité

Impossible de rater ces hommes au crâne fraîchement rasé et ceint de pansements ensanglantés qui déambulent dans les lieux les plus touristiques d'Istanbul. Nombre de Stambouliotes plaisantent entre eux en proposant de faire de leur tête bandée le symbole de la ville.

Si une vague sans précédent d'attentats et une tentative de coup d'Etat ont plombé le secteur du tourisme en Turquie, l'industrie de la greffe de cheveux, elle, ne semble pas avoir été affectée.

Les prix avantageux et la qualité du traitement sont les principales raisons qui tirent la demande vers le haut, explique Talip Tastemel, directeur de Clinic Expert, l'un des établissements spécialisés dans la greffe de cheveux.

"La chirurgie esthétique et la greffe de cheveux sont des secteurs très développés en Turquie. Les patients y achètent un traitement de très bonne qualité pour le quart du prix normal", ajoute-t-il.

Souvent, les offres proposées aux patients étrangers incluent, en plus de l'acte chirurgical, une chambre d'hôtel et des activités touristiques. "De nombreuses cliniques en Turquie fournissent un service complet: le client n'a qu'à acheter un billet d'avion pour Istanbul, les cliniques s'occupent du reste", indique M. Tastemel.

 

 

Clients du Golfe

En moyenne, les patients doivent débourser 1200 euros (1298 francs) pour un séjour de trois nuits à Istanbul comprenant la greffe de cheveux. Des traitements équivalents coûtent jusqu'à 6000 euros en Europe ou 5000 dollars (4976 francs) dans les pays du Moyen-Orient.

Environ 5000 étrangers subissent une greffe de cheveux chaque mois en Turquie, indique Emre Ali Kodan, consultant à l'Association du tourisme médical. La plupart viennent du Moyen-Orient, plus particulièrement du Golfe persique.

Et des patients en Grèce, en Italie et en Russie montrent des signes d'intérêt, s'enthousiasme M. Kodan, qui se frotte les mains : "On vise une croissance de 10% (en 2017) pour les greffes de cheveux. Atteindre 6500 patients par mois n'est pas illusoire."

Dur à contrôler

L'opération suit le procédé d'extraction d'unités folliculaires: des cheveux sont prélevés sur les zones encore couvertes sur le crâne du patient et réimplantés dans les zones dégarnies. La greffe de cheveux, qui dure entre huit et dix heures, a la réputation d'être le moins risqué des actes de chirurgie esthétique.

"En gros, si vous faites cela dans une clinique convenable, avec un médecin convenable et en suivant une technique convenable, vous pouvez vous attendre à un taux de succès de 100%", assure M. Tastemel. Cependant, le nombre élevé de cliniques, en particulier à Istanbul, rend difficile les contrôles de qualité.

 

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