Les autorités turques ont arrêté 17 personnes après les violences qui ont opposé mardi à Diyarbakir des militants kurdes rivaux dans la foulée des élections législatives, a annoncé mercredi le gouverneur local. Le bilan officiel des incidents a été porté de trois à quatre morts.
Les violences ont éclaté après l'assassinat du directeur d'une ONG proche du parti islamiste Huda-Par, abattu par des hommes armés non-identifiés en quittant son bureau de Diyarbakir. Des heurts ont alors opposé des partisans d'Huda-Par à des militants du parti prokurde HDP (Parti démocratique du peuple), faisant trois autres morts.
La police a saisi de nombreuses armes, dont des fusils d'assaut Kalachnikov, et d'importantes quantités de munitions, a précisé le gouvernorat.
Les violences sont régulières entre les membres du HDP, réputés proches des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui mènent la rébellion depuis 1984 contre l'Etat turc, et ceux d'Huda-Par, proche des mouvements islamistes radicaux.
Le chef de file du HDP Selahattin Demirtas a accusé mercredi le gouvernement islamo-conservateur et le président Recep Tayyip Erdogan de chercher à déstabiliser son parti. La formation kurde a réussi une performance historique lors des élections législatives de dimanche en récoltant 13,1% des voix et 80 sièges de députés.