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Tourisme: les villes du sud de l'Europe font la chasse au tourisme de masse

Dans toutes les villes du sud de l'Europe, c'est le même constat: il y a trop de touristes. Barcelone, Rome, Dubrovnik ou encore Venise mettent en place des mesures pour endiguer le tourisme de masse qui nuit à la qualité de vie des habitants.

07 août 2017, 11:21
Les tensions entre touristes et habitants ne cessent de grandir.

Manifestations, graffitis et même intimidations: de Barcelone à Venise, de Rome à Dubrovnik, le tourisme de masse provoque des réactions de rejet parmi les populations locales qui souffrent des conséquences pour leur cadre de vie de la venue d'un nombre croissant de visiteurs.

Ce contrecoup, visant un des secteurs économiques les plus dynamiques des pays du sud de l'Europe, a conduit les autorités à réagir.

A Rome, la municipalité envisage de limiter le nombre de visiteurs dans certains lieux emblématiques de la ville éternelle, comme la fontaine de Trevi. Dubrovnik, sur la côte adriatique, étudie la possibilité de limiter le nombre de paquebots.

 

Barcelone travaille de son côté à une nouvelle taxe touristique qui viserait les visiteurs arrivant par paquebot, avec l'idée de réclamer 65 centimes d'euro pour chaque visiteur passant moins de douze heures dans la ville. L'an passé, quelque 750 bateaux de croisière ont accosté dans la capitale de la Catalogne.

 

Le mois dernier, des habitants de Venise ont manifesté au milieu d'une foule de visiteurs pour dénoncer le tourisme échappant à tout contrôle. Un rassemblement similaire est prévu ce mois-ci à San Sebastián, dans le Pays basque espagnol.

 

Attaques contre les touristes

A Barcelone, la remise en cause du développement touristique, qui infuse depuis longtemps, a pris un tour plus menaçant. Plusieurs militants au visage cagoulé s'en sont pris à un car de touristes, dont ils ont crevé les pneus et aspergé le pare-brise de peinture. Leur intervention a été filmée et mise en ligne la semaine dernière.

 

Un graffiti a également fait son apparition sur des murs de la ville, une silhouette noire avec une cible rouge sur la tête et ce slogan: "Pourquoi parle-t-on de saison des touristes si on ne peut pas leur tirer dessus ?"

Sur une autre vidéo, filmée elle à Palma de Majorque, on voit des militants masqués allumer des fumigènes devant un restaurant de touristes puis entrer dans l'établissement en lançant des confetti sur des dîneurs effrayés.

Regain d'intérêt à cause du terrorisme

La spéculation immobilière, la flambée des loyers, la disparition de commerces de proximité au profit de bars, de restaurants et d'enseignes touristiques, l'engorgement des rues et des espaces publics ou bien encore les nuisances sonores et l'accumulation de déchets alimentent cette remise en cause du tourisme de masse.

Face à ces manifestations de colère, le président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a condamné ces actes menés par "des extrémistes" qui, a-t-il dit, vont "à l'encontre du bon sens" dans un pays où le tourisme représente 12% de l'activité économique.

Le tourisme en Europe du Sud a connu un vif regain ces deux dernières années, notamment parce que d'autres destinations classiques, comme la Tunisie, l'Egypte et la Turquie, ont été délaissées pour des raisons de sécurité.

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