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Tadjikistan: le président Emomali Rakhmon réélu avec 83,6% des voix

Et de quatre pour Emomali Rakhmon, réélu pour sept ans président du Tadjikistan avec 83,6% des voix. Selon des observateurs, les cinq autres candidats n'étaient que des faire-valoir destinés à donner au scrutin un semblant de pluralisme.

07 nov. 2013, 10:40
Réélu pour un mandat de sept ans à la tête de cette ex-république soviétique, le président dépasse son score du précédent scrutin en 2006, où il avait obtenu 79,3% des voix.

Emomali Rakhmon a été réélu président du Tadjikistan avec 83,6% des voix pour un quatrième mandat jusqu'en 2020, a indiqué jeudi la Commission électorale de ce pays d'Asie centrale. Au total, six candidats étaient en lice pour ce scrutin, mais les principaux partis de l'opposition avaient renoncé à y participer.

"Le candidat Emomali Rakhmon a recueilli 3,23 millions de voix, soit 83,6% des suffrages", a déclaré la Commission électorale au lendemain de l'élection. La participation a été de 86,6%, a-t-elle ajouté. Réélu pour un mandat de sept ans à la tête de cette ex-république soviétique, le président dépasse son score du précédent scrutin en 2006, où il avait obtenu 79,3% des voix.

Les cinq autres candidats qui se sont présentés contre M. Rakhmon étaient peu connus du grand public. Selon des observateurs, ces candidats n'étaient que des faire-valoir destinés à donner au scrutin un semblant de pluralisme. Aucun n'a dépassé 5% de suffrages.

Le premier d'entre eux est le communiste Ismoïl Talbakov, qui a obtenu 5% des voix. Le dernier, le président du Parti démocratique, Saïdjafar Ismonov, n'a réussi à convaincre que 1% des électeurs.

Pressions sur les candidats

La principale formation d'opposition, le Parti de la renaissance islamique, a boycotté le scrutin. La candidate de ce parti modéré, Oïnikhol Bobonazarova, une avocate et militante des droits de l'homme de 65 ans, avait dû renoncer, affirmant que ses partisans avaient subi des "pressions" lors de la collecte de signatures.

Le Parti social-démocrate, autre formation d'opposition, a pour sa part annoncé qu'il boycottait cette élection en raison "des violations de la Constitution, des fraudes organisées, de l'absence de démocratie et de transparence".

Scepticisme de l'OSCE

L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qui avait souligné avant le scrutin qu'"il n'y avait pas de campagne visible d'autres candidats" hormis le président sortant, a indiqué jeudi que cette élection présidentielle "n'a pas été conforme aux règles démocratiques".

"L'élection s'est déroulée pacifiquement, mais les règles restrictives d'enregistrement des candidats ont entraîné l'absence d'un réel choix et d'un vrai pluralisme", a déclaré l'OSCE dans un communiqué. Ces obstacles sont "en contradiction avec les principes de l'OSCE et les autres exigences internationales pour des élections démocratiques", a ajouté l'organisation.

La mission d'observateurs de la CEI (Communauté des Etats indépendants), une organisation de pays de l'ex-URSS dominée par la Russie, a de son côté affirmé a contrario que l'élection avait été "ouverte, transparente, et répondait aux exigences démocratiques".

Frappés par la misère

A 61 ans, Emomali Rakhmon, à la tête du pays depuis 1992 lorsqu'il avait renversé le gouvernement de coalition mis en place à la chute de l'Union soviétique, va donc pouvoir effectuer un quatrième mandat, rendu possible grâce à des amendements approuvés en 2003. Ceux-ci lui permettent de se maintenir au pouvoir jusqu'en 2020.

Cet ex-directeur de ferme d'Etat soviétique bénéficie d'une popularité certaine pour avoir pacifié le Tadjikistan après une guerre civile sanglante entre le pouvoir et une guérilla islamiste dans les années 1990.

Mais sous sa direction, le pays a vu son économie aller de mal en pis. Frappés par la misère, des centaines de milliers de Tadjiks ont quitté leur pays pour travailler à l'étranger, notamment sur des chantiers en Russie.

M. Rakhmon bénéficie du soutien de la Russie, jalouse de son influence dans l'ex-URSS et inquiète des conséquences du retrait occidental de l'Afghanistan voisin.

Le président tadjik et son homologue russe Vladimir Poutine ont signé en 2012 le maintien pour trente ans d'une base militaire russe au Tadjikistan, pays membre de l'Organisation de sécurité collective dominée par Moscou dans l'ex-URSS.

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