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Etat islamique: que faire des djihadistes étrangers détenus en Syrie?

Quelque 900 djihadistes étrangers, originaires de 44 pays, dont des femmes et des enfants, sont détenus par les forces kurdes. Un véritable casse-tête pour les autorités semi-autonomes kurdes, qui refusent de juger ces étrangers et réclament leur rapatriement.

24 oct. 2018, 08:07
Les Britanniques Alexanda Amon Kotey et El Shafee el-Sheikh, qui faisaient partie d'un quatuor surnommé par leurs otages "les Beatles" en raison de leur accent anglais, font parti des détenus.

Les forces kurdes en Syrie, fer de lance de la lutte contre le groupe Etat islamique (EI), détiennent des centaines de djihadistes étrangers présumés, mais aussi des femmes et des enfants. Ce dossier constitue un véritable casse-tête pour les autorités semi-autonomes kurdes, qui refusent de juger ces étrangers et réclament leur rapatriement vers leur pays d’origine.

Quelque 900 djihadistes étrangers, originaires de 44 pays, sont en détention, selon Nouri Mahmoud, porte-parole de la principale milice kurde de Syrie, les Unités de protection du Peuple (YPG). Environ 550 femmes et 1200 enfants vivent dans des camps mis en place pour accueillir les familles de djihadistes, selon des responsables kurdes.

«Certaines femmes ont quatre enfants, chacun d’un père différent et chaque père (vient) d’un pays différent», assure Abdel Karim Omar, en charge des Affaires étrangères au sein de l’administration kurde.

 

Parmi les détenus les plus connus, figurent les Britanniques Alexanda Amon Kotey et El Shafee el-Sheikh, qui faisaient partie d’un quatuor surnommé par leurs otages «les Beatles» en raison de leur accent anglais. Leur unité avait enlevé des journalistes étrangers, puis torturé et décapité certains captifs.

Le Français Adrien Guihal fait également partie des prisonniers. C’est par sa voix que l’EI avait revendiqué l’attentat de Nice en 2016. Deux autres figures de l’organisation, Thomas Barnouin et Emilie König, sont également emprisonnées. De nombreux détenus n’ont aucun papier d’identité, affirme Abdel Karim Omar.

Pas de procès

Certains étrangers sont en détention depuis plus d’un an. Leur sort reste incertain. «Nous jugeons les mercenaires syriens de l’EI. Mais nous ne jugerons pas les étrangers», insiste M. Omar. «Ils sont très nombreux. C’est un lourd fardeau que nous ne pouvons pas assumer seuls».

A titre de comparaison, en Irak, plus de 300 personnes ont été condamnées à mort et autant à la prison à vie pour avoir rejoint l’EI, dont des dizaines d’étrangers, selon des sources judiciaires. «Nous n’avons pas une législation qui autorise la peine de mort. Si nous les condamnons et qu’ils finissent de purger leur peine de prison, où iront-ils?», demande M. Omar.

Son administration tente de faire «pression sur les gouvernements (étrangers) pour qu’ils reprennent leurs citoyens».

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