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Syrie: l'envoyé spécial de l'ONU veut "revitaliser" le cessez-le-feu

Staffan de Mistura, envoyé spécial de l'ONU, a lancé un appel au Conseil de sécurité, aux Etats-Unis et à la Russie pour intensifier davantage le cessez-le feu en Syrie. Un syrien serait effectivement mort toutes les 25 minutes durant ces dernières 48 heures.

28 avr. 2016, 06:45
L'envoyé spécial de l'ONU dénonce la mise en danger du cessez-le-feu en Syrie.

L'envoyé spécial de l'ONU sur la Syrie, Staffan de Mistura, veut "revitaliser" le cessez-le-feu qui est "en grave danger", avant de fixer la date du prochain round de négociations de paix intersyriennes. A Alep, 20 civils ont perdu la vie dans un raid mercredi.

Staffan de Mistura a indiqué qu'il avait lancé un appel devant le Conseil de sécurité de l'ONU aux Etats-Unis et à la Russie, les deux initiateurs du cessez-le-feu introduit le 27 février, pour qu'ils agissent en ce sens. Il s'exprimait au cours d'une conférence de presse donnée dans la nuit de mercredi à jeudi à Genève.

Le 3e round de négociations qui avait commencé le 13 avril s'est achevé mercredi à Genève sans aucun progrès. Les principaux représentants de l'opposition ont quitté la table des négociations pour protester contre la dégradation de la situation humanitaire et les violations de la trêve.

L'envoyé spécial a notamment recommandé au Conseil de sécurité d'organiser dans un futur proche une rencontre du GISS (Groupe international de soutien à la Syrie composé de 17 pays et co-présidé par la Russie et les Etats-Unis, ndlr).

"Toujours vivant"

Nous voulons obtenir cette réunion du GISS avant de lancer le nouveau round au courant du mois de mai", a-t-il dit. "Mon but est de continuer les entretiens, avec au moins un ou deux autres rounds d'ici juillet", a-t-il ajouté.

Alors que les grandes puissances affirment que la trêve tient toujours, pour les habitants d'Alep, dans le nord de la Syrie, le cessez-le-feu décrété il y a deux mois est bel et bien mort avec l'intensification des bombardements sanglants.

 

 

"Durant ces dernières 48 heures, un Syrien est mort toutes les 25 minutes, a déploré M. de Mistura. "Le cessez-le-feu est toujours vivant, mais il est en grand danger", a-t-il souligné.

Résumé en sept pages

Pour la première fois, M. de Mistura a également publié jeudi un résumé en sept pages des entretiens menés lors de ce round qui vient de se terminer. Les discussions ont porté sur l'agenda d'une transition politique en Syrie et la mise en place "d'une gouvernance" de transition "inclusive".

"Les parties syriennes ont à présent accepté la nécessité d'une transition politique". Celle-ci sera chapeautée par une "nouvelle et inclusive gouvernance, qui remplacera la gouvernance actuelle en Syrie", a indiqué M. de Mistura. 

Il a cependant ajouté qu'il y avait toujours des fossés "substantiels" concernant les représentations de cette transition et il a dressé une liste des problèmes "fondamentaux" qui doivent être réglés en vue d'instaurer une transition "politique viable" en Syrie. Cette liste, a-t-il dit, n'est pas figée et peut être modifiée au fur et à mesure des discussions.

Nombreux morts

Mercredi soir, au moins 20 civils ont été tués lors d'un raid aérien des forces gouvernementales syriennes contre un hôpital et un immeuble résidentiel contrôlés par la rébellion à Alep.

En fait, "si la trêve tient c'est entre les Etats-Unis et la Russie, pas entre l'opposition et le régime", résume Abou Mohammed. Washington et Moscou, les deux parrains du cessez-le-feu, ne cessent en effet d'assurer que la cessation des combats tient en majeure partie.

"Nous ne sommes pas prêts à la déclarer morte", a dit le département d'Etat. "Celle-ci tient en dehors d'Alep. Nous reconnaissons que, dans et autour d'Alep, il y a de multiples incidents qui nous préoccupent sérieusement".

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