La Catalogne a été frappée, jeudi en fin d’après-midi puis plus tard dans la nuit, par deux attaques terroristes qui ont fait quatorze morts et plus de 130 blessés. Ce drame signe-t-il l’échec de la politique antiterroriste particulièrement répressive de l’Espagne, érigée en modèle? Cette politique a-t-elle conduit le pays à devenir une cible du djihadisme? Décryptage.
«Le rendu théorique sur le papier est très bon, mais dans la réalité, c’est un échec cuisant», lance sans ambages l’avocat Jacobo Teijelo Casanova. Il se réfère en particulier à la réforme du code pénal contre le terrorisme en 2015, qui durcit les peines et surtout inclut au nombre des délits les voyages dans des zones contrôlées par des groupes terroristes, ainsi que l’auto-apprentissage du djihadisme sur internet pour autant que soit démontrée sa finalité délictuelle. «On essaie de faire de la justice préventive et pour ce faire on cherche à anticiper...