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Soudan du Sud: une mission diplomatique pour éviter une escalade de la guerre

La communauté internationale poursuivait ses efforts dimanche pour tenter d'éviter une extension de la guerre civile au Soudan du Sud.

22 déc. 2013, 22:45
Une photo datant du 08 octobre 2011 montrant les présidents soudanais, Omar el-Béchir (G), et sud-soudanais, Salva Kiir (D) à Khartoum, Soudan.

La communauté internationale poursuivait ses efforts dimanche pour tenter d'éviter une extension de la guerre civile au Soudan du Sud. De durs combats se poursuivaient entre l'armée et les rebelles, notamment dans l'Etat pétrolier d'Unity.

La rébellion, menée par l'ancien vice-président Riek Machar, contrôle en partie l'Etat-clé d'Unity, qui concentre les ressources pétrolières du pays, et s'est rendue maîtresse de sa capitale Bentiu, à 1000 km au nord de Juba.

Selon un responsable local à Bentiu, les rues sont encore jonchées de cadavres depuis la chute de la ville, provoquée par la défection d'un commandant de l'armée régulière sud-soudanaise, la SPLA.

Le porte-parole de l'armée Philip Aguer a confirmé que "l'Etat d'Unity est actuellement divisé" entre les forces de la SPLA et celles de Riek Machar. "Nous ne contrôlons pas Bentiu, nous ignorons combien de personnes ont été tuées ou blessées", a-t-il dit.

Soudan voisin concerné

Les installations et les exportations pétrolières, vitales pour l'économie du pays dont elles assurent 95% des revenus, ne seraient cependant pas affectées par les combats, a assuré l'ambassadeur sud-soudanais à Khartoum, Mayen Dut Wol.

Le Soudan voisin est, lui aussi, dépendant du pétrole sud-soudanais: il tire d'importants revenus en taxant fortement l'acheminement du pétrole à travers son territoire par des oléoducs. Si ses intérêts sont menacés, Khartoum pourrait intervenir militairement, selon des experts.

Depuis le 15 décembre, un conflit armé fait rage entre les forces de l'ex-vice-président sud-soudanais Riek Machar et celles du président Salva Kiir, déchirant le plus jeune Etat de la planète, indépendant depuis 2011 après une longue guerre civile contre le Soudan.

Soutien de Washington

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki Moon et le président américain Barack Obama sont intervenus pour demander la fin des combats.

"Je demande à ce que tous les dirigeants politiques, militaires et des milices cessent les hostilités et mettent fin à la violence contre les civils", a déclaré Ban Ki Moon dimanche.

"Toute tentative de s'emparer du pouvoir par des moyens militaires aura pour conséquence la fin du soutien de longue date des Etats-Unis et de la communauté internationale" au Soudan du Sud, a déclaré samedi M. Obama.

Washington a été le principal soutien de la jeune nation depuis son indépendance.

Milliers de déplacés

Donald Booth, l'émissaire américain pour le Soudan et le Soudan du Sud, était attendu dimanche soir à Juba, a indiqué un responsable du ministère sud-soudanais des Affaires étrangères, ajoutant que le Nigeria envoyait également un émissaire.

Avant eux, une délégation de ministres des Affaires étrangères d'Afrique de l'Est a achevé une médiation de trois jours en rencontrant samedi le président sud-soudanais Salva Kiir. Dans la foulée, le président Kiir a promis de "mener un dialogue sans conditions" avec son rival Riek Machar.

Dans la seule capitale Juba, les combats ont fait au moins 500 morts. Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont été déplacées à travers le pays, selon un bilan très partiel.

Les deux rivaux, habitués à la longue guerre d'indépendance (1983-2005), utilisent les combattants de leur communauté respective - Dinka pour Salva Kiir et Nuer pour Riek Machar.

Etrangers évacués

Outre Bentiu, les rebelles tiennent depuis jeudi Bor, capitale de l'Etat de Jonglei. La mission des Nations unies au Soudan du Sud (Minuss) a commencé à évacuer son personnel "non essentiel" de Juba et va envoyer des renforts militaires à Bor et Bentiu.

Plusieurs pays étrangers (Etats-Unis, Royaume-Uni, Kenya, Ouganda et Liban) ont ordonné l'évacuation de leurs ressortissants.

Washington a annoncé dimanche avoir évacué avec l'ONU des Américains et d'autres étrangers de Bor, où une opération similaire avait été annulée la veille.

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