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Sommet à Helsinki: Trump refuse d'affronter Poutine sur l'ingérence électorale

À l'issue de sa rencontre historique avec Poutine à Helsinki, Trump a évoqué un "très bon début". Le président américain s'est entretenu plus de deux heures avec son homologue russe dans la capitale finlandaise. Il a refusé d'accuser les Russes d'une quelconque ingérence dans la présidentielle de 2016. Vives réactions à Washington.

16 juil. 2018, 16:11
/ Màj. le 16 juil. 2018 à 20:41
La rencontre entre les deux présidents a duré plus de deux heures dans un salon du palais présidentiel d'Helsinki.

Donald Trump a obstinément refusé lundi de condamner Moscou pour l'ingérence dans la campagne présidentielle américaine lors d'un sommet à Helsinki avec Vladimir Poutine où les deux hommes ont plaidé pour un nouveau départ dans les relations Washington-Moscou.

"Je ne vois aucune raison" de croire que les Russes se sont ingérés dans la présidentielle de 2016, a lancé le président des Etats-Unis, laissant entendre qu'il était plus sensible aux dénégations de l'homme fort du Kremlin qu'aux conclusions du renseignement américain.

A l'issue de leur premier sommet - très attendu - à Helsinki, le locataire de la Maison Blanche et l'homme fort du Kremlin ont insisté sur leur volonté de dialogue, restant très discrets sur les sujets de contentieux, Ukraine et Crimée en tête.

 

 

"Très réussis et très utiles"

"J'espère que nous avons commencé à mieux nous comprendre", a déclaré M. Poutine, évoquant des pourparlers "très réussis et très utiles", tandis que M. Trump, debout à ses côtés dans un salon du palais présidentiel, louait un dialogue "direct, ouvert et très productif".

Fait notable: le 45e président des Etats-Unis a tenu à mettre en lumière les dénégations de son interlocuteur, plutôt que les conclusions du renseignement de son pays.

 

 

"Le président (Poutine) conteste avec force" une telle ingérence, a-t-il martelé, avant de dénoncer l'enquête en cours menée par le procureur spécial Robert Mueller.

"Cette enquête est un désastre (...) qui a eu des conséquences négatives sur les relations des deux premières puissances nucléaires du monde", a-t-il afirmé.

"Il n'y a eu aucune collusion. Tout le monde le sait (...). Nous avons mené une campagne remarquable et c'est la raison pour laquelle je suis président", a-t-il ajouté.

Vladimir Poutine, qui a une nouvelle nié toute ingérence, souhaitait-il voir Donald Trump l'emporter face à la démocrate Hillary Clinton? "Oui", a répondu ce dernier sans détour. Raison avancée ? "Il parlait de normalisation des relations russo-américaines".

 

 

L'enquête menée, à Washington sur l'interférence russe en faveur de Trump dans la campagne présidentielle de 2016, a été relancée de façon spectaculaire, à trois jours du sommet, par l'inculpation de 12 agents du renseignement russe accusés d'avoir piraté les ordinateurs du parti démocrate.

Le milliardaire américain, au pouvoir depuis 18 mois, affiche de longue date l'espoir de nouer une relation personnelle avec l'ex-officier du KGB, qui tient les rênes du pouvoir en Russie depuis 2000.

 

 

Tweet surprenant

Peu avant la première poignée de main, il avait donné le ton dans un tweet pour le moins surprenant de la part d'un président américain. Il a attribué les mauvaises relations entre Washington et Moscou à... "des années de stupidité de la part des Etats-Unis" et à la "chasse aux sorcières" menée selon lui par le FBI qui enquête sur l'interférence russe dans la présidentielle de 2016.

 

 

Torrey Taussig, de la Brookings Institution, a vu dans ce tweet un "signe inquiétant". Si les relations avec Moscou sont aussi mauvaises, rappelle-t-elle, c'est à cause de "l'attitude de Poutine en Ukraine et en Syrie, de l'interférence dans des élections démocratiques... et la liste est longue".

"Honteux"

Son collègue républicain Jeff Flake a jugé "honteux" les propos tenus par Donald Trump en présence de Poutine. "Je ne pensais pas qu'un jour je verrais notre président imputer, aux côtés du président russe, la responsabilité de l'agression russe aux Etats-Unis. C'est une honte", a écrit Jeff Flake sur Twitter.

 

 

Les démocrates ne sont naturellement pas moins cinglants. Le chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, a fustigé l'attitude de Trump à la conférence de presse d'Helsinki, déclarant qu'il "renforçait nos adversaires tout en affaiblissant nos défenses et celles de nos alliés"

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