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Solar Impulse 2: l'avion solaire a terminé son tour du monde !

L'avion solaire de Bertrand Piccard a bouclé le tour de monde sans une seule goutte de carburant. L'appareil s'est posé à Abou Dhabi dans la nuit de lundi à mardi. Il aura fallu 16 mois à l'équipe de Solar Impulse 2 pour accomplir cet exploit.

26 juil. 2016, 06:33
André Borschberg et Bertrand Piccard se sont relayés aux commandes tout au long de l'aventure.

Solar Impulse 2 a bouclé mardi un tour du monde sans précédent, après avoir atterri sans encombre à 02h06 (en Suisse) à Abou Dhabi. Parti le 9 mars 2015 du même endroit, l'avion solaire a parcouru sans carburant plus de 42'000 km en 17 étapes, traversant 4 continents.

Le Vaudois Bertrand Piccard était aux commandes de l'appareil pour l'ultime étape longue de 2763 km entre Le Caire, en Egypte, et Abou Dhabi. Il a mis plus de 48 heures pour rejoindre l'aéroport d'Al-Batten, près de la capitale des Emirats arabes unis.

Solar Impulse 2 a plané presque sans bruit au-dessus de la piste d'atterrissage avant de se poser, pendant qu'une foule rassemblée à l'aéroport applaudissait la manoeuvre, a constaté un journaliste de l'ats sur place. Parmi les personnalités présentes figurait notamment la ministre de l'environnement et de l'énergie Doris Leuthard.

Poursuivre la mission

"J'ai attendu ce moment pendant quinze ans. Nous avons parcouru plus de 40'000 km sans carburant et bouclé le tour du monde. Maintenant, c'est à vous de poursuivre la mission. Vous êtes le futur", a lancé M. Piccard en s'adressant à la foule, qui l'a applaudi et accueilli aux cris de "Bravo, bravo".

Il a été aussitôt rejoint sur le tarmac par le Zurichois André Borschberg, avec lequel il s'est relayé aux commandes du monoplace tout au long du périple, destiné à promouvoir les énergies renouvelables.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a exprimé en soirée sa "profonde admiration" pour cette expérience. "C'est un jour historique, non seulement pour vous mais l'humanité", a ajouté M. Ban lors d'une conversation avec M. Piccard, retransmise en direct sur le site Internet de Solar Impulse.

Pesant une tonne et demie, mais aussi large qu'un Boeing 747, le SI2 a volé à une vitesse moyenne d'environ 80 km/h grâce à des batteries qui emmagasinent l'énergie solaire captée par quelque 17'000 cellules photovoltaïques sur ses ailes.

Seize mois

La circonvolution, à plus de 8500 mètres d'altitude au maximum, aura duré plus d'un an et quatre mois. Elle était prévue au départ pour ne faire que cinq mois, dont 25 jours de vol effectif.

Parti d'Abou Dhabi, l'avion s'est posé successivement à Mascate (Oman), Ahmedabad et Varanasi (Inde), Mandalay (Birmanie), Chongqing et Nanjing (Chine), puis Nagoya (Japon) et Hawaï (Etats-Unis), où il avait fait une escale technique imprévue de plusieurs mois, avant d'atteindre et de traverser l'Amérique du Nord, s'arrêtant à San Francisco, Phoenix, Tulsa, Dayton, Lehigh Valley et New York.

Puis il a traversé l'Atlantique sans escale pour se poser le 23 juin à Séville, dans le sud de l'Espagne, d'où il a rallié le 13 juillet Le Caire.

Bertrand Piccard a effectué la première traversée de l'Atlantique (6765 kilomètres), alors qu'André Borschberg est entré dans la légende en pilotant l'appareil pour son étape au-dessus du Pacifique, soit 8924 kilomètres en un peu moins de 5 jours et 5 nuits (du 28 juin 2015 au 3 juillet 2015), le plus long vol en solitaire jamais réalisé. Les dégâts causés aux batteries pendant la traversée ont obligé l'avion à rester au sol pendant neuf mois.

Défi humain

"#Si2 est à la fois le premier avion d'endurance sans limites et le seul appareil expérimental autorisé à survoler des villes", a écrit lundi M. Borschberg dans un tweet.

Le tour du monde de Solar Impulse 2 est "un défi plus humain que technique", a-t-il ajouté. Les deux Suisses ont piloté à tour de rôle dans un cockpit de 3,8 m2 sans air climatisé ni chauffage, mais équipé de bouteilles d'oxygène pour permettre aux pilotes de respirer et d'un coin toilettes.

La cabine est recouverte d'une mousse isolante pour atténuer les températures extrêmes en vol, oscillant entre 40 et -40 degrés Celsius.

"On fait des petites siestes de 20 minutes. Des exercices dans le cockpit, une demi-heure, le matin et l'après-midi, sinon au bout de plusieurs jours, on ne peut plus bouger les bras et les jambes", a expliqué M. Piccard aux journalistes au Caire avant le départ pour Abou Dhabi.

 

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