Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Serbie: état de siège à Belgrade pour la première Gay Pride en quatre ans

La Gay Pride qui doit débuter dimanche vers 12h30 à Belgrade place la capitale serbe en état de siège. On garde en mémoire la Gay Pride de 2010, durant laquelle des groupes ultranationalistes avait provoqué de graves violences.

28 sept. 2014, 11:34
Members of the Serbian Gendarmerie stand ready during an anti gay rights rally in Belgrade, Serbia, Saturday, Sept. 27, 2014. Several hundred people gathered in Belgrade on Saturday to protest the Belgrade Gay Pride Parade, scheduled to take place in the Serbian capital on Sunday, Sept. 28, 2014. (AP Photo/Marko Drobnjakovic)

La capitale de la Serbie accueille dimanche sa première Gay Pride depuis celle de 2010, marquée par de graves violences provoquées par des groupes ultranationalistes. L'UE, à laquelle Belgrade souhaite vivement adhérer, surveille de près le déroulement de cet événement.

La Serbie, qui a commencé en janvier ses négociations d'adhésion à l'Union européenne, est l'objet de la plus grande attention quant à la garantie et au respect des droits de l'Homme, dont ceux de la communauté LGBT.

A Belgrade, le centre de la ville semble en état de siège. Dans le centre de Belgrade, où la marche doit avoir lieu, sur trois kilomètres à la ronde le trafic routier est interdit. Plusieurs milliers de gendarmes et policiers en tenue antiémeute sont présents en nombre à chaque coin de rue.

Par endroits, ils sont alignés en travers des grands boulevards. Les piétons sont tous fouillés. Peuvent passer uniquement ceux qui habitent dans cette zone et ceux munis d'accréditations pour participer à la marche.

Membres du gouvernement dans le défilé

Le défilé doit commencer vers 12h30 avec pour point de départ le siège du gouvernement, et se poursuivre sur environ deux kilomètres sur le boulevard Kneza Milosa, avant de passer devant le siège du Parlement et de s'arrêter devant la mairie de Belgrade. Des groupes ultranationalistes et radicaux d'extrême droite ont menacé de descendre dans la rue pour protester. Le Premier ministre, Aleksandar Vucic, a quant à lui assuré que "quiconque tente de provoquer des incidents sera puni particulièrement sévèrement".

Initiative sans précédent, des membres de son cabinet ont annoncé leur participation à la Gay Pride, dont Jadranka Joksimovic, ministre de l'Intégration européenne, et Tanja Miscevic, négociateur en chef pour l'adhésion à l'UE ainsi que le ministre de la Culture, Ivan Tasovac. Des diplomates occidentaux, dont le chef de la délégation de l'Union européenne à Belgrade, Michael Davenport, ont également annoncé leur participation.

"Honte" et "immorale"

De son côté, le patriarche Irinej, chef de l'influente Église orthodoxe, majoritaire à plus de 80% dans ce pays de 7,1 millions d'habitants, a dénoncé la Gay Pride comme étant "immorale" et "imposée par le lobby homosexuel et leurs mentors d'Europe" occidentale. Il a également dressé un parallèle entre l'homosexualité, la pédophilie et l'inceste.

Dans Belgrade, des graffitis anti-homosexuels tels que "Non au défilé de la honte" et "Empêchez le défilé de pédés" ont été griffonnés sur les murs mais les services de la voirie s'empressaient de les effacer.

Violences homophobes

Il y a deux semaines, un militant allemand pour les droits des homosexuels a été hospitalisé pendant cinq jours après avoir été sévèrement battu à Belgrade où il a participé à une conférence sur les droits de la communauté LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels).

Lors du défilé de 2010, les violences provoquées par des extrémistes hostiles à la Gay Pride avaient fait plus de 150 blessés, des policiers pour la plupart, et provoqué des dégâts dont le coût avait été évalué à plus d'un million d'euros.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias