Et si l’intelligence artificielle aidait à résoudre des crimes internationaux? C’est en tout cas l’objectif du projet européen Roxanne, un programme informatique d’analyse capable de procéder aux recoupements d’informations écrites, audio ou vidéo. «Une prouesse.»
Pour résoudre un crime, les agents de police procèdent à l’analyse de preuves en croisant différentes sources d’information comme les appels téléphoniques, courriels, messages écrits ou vocaux, empreintes digitales ou encore entretiens. Mais la masse de données peut s’avérer énorme, notamment lorsqu’il s’agit de crimes internationaux.
Des assistants efficaces
Coordonné par l’institut de recherche Idiap, le projet vise à apprendre à un ordinateur à créer des rapprochements entre les données, explique mardi dans un communiqué l’institut situé à Martigny (VS). Une fois au point, «cet outil permettra de cartographier tous les indices et de mettre en évidence les liens d’intensité et de pertinence entre différentes informations, une véritable prouesse», indique à Keystone-ATS le porte-parole de l’ldiap, Nicolas Filippov.
Il ne s’agit donc pas de remplacer les enquêteurs mais de les assister en hiérarchisant toutes les données à disposition dans des affaires tentaculaires. «Ceux-ci pourront alors creuser les connexions les plus intéressantes», ajoute-t-il.
Résultats concluants
Les chercheurs ont développé un set d’outils basés sur des technologies telles que le machine learning et le deep learning. Pour fonctionner, ces technologies doivent apprendre sur la base de grandes quantités de données d’entraînement en lien avec le domaine, à l’instar de conversations téléphoniques, de courriels anonymisés ou encore d’épisodes de la série américaine «Les Experts».
Il y a quelques jours, environ 80 participants se sont réunis à distance pour le premier test de terrain. Et les premiers résultats issus de l’algorithme sont concluants, selon l’institut. Financé par l’Union européenne et coordonné par l’Idiap, le projet Roxanne regroupe scientifiques, industriels et divers services de police de seize pays.
Pour des raisons éthiques et de protection des données, la plateforme d’analyse est régulièrement contrôlée. Deux versions de ce système devraient être mises à disposition des partenaires en 2021 et 2022.