La Turquie savait l’aventure risquée. En dépêchant ses troupes sur le territoire du nord-ouest de la Syrie, elle les soumettait à la rude épreuve d’un ciel dominé par les avions chasseurs russo-syriens. Mais dans son bras de fer avec Damas et Moscou, Recep Tayyip Erdogan en avait fait une question d’honneur. «Nous ne ferons pas le moindre pas en arrière à Idlib. Nous repousserons le régime syrien en dehors des frontières fixées par nous et assurerons le retour des gens dans leurs foyers», insistait-il encore mercredi.
Jeudi soir, à peine 24 heures après son allocution, le ciel déversait sa foudre contre des positions militaires turques dans la région d’Idlib. Le bilan est lourd: 33 soldats turcs tués et des dizaines de blessés, annoncent aussitôt diverses sources indépendantes sur les réseaux sociaux, vite inondés de vidéos des frappes et de photos des victimes. Il est alors près de 23 heures...