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Racisme: poignante cérémonie d’hommage à George Floyd célébrée à Minneapolis

Jeudi, la mémoire de George Floyd, mort sous le genou d’un policier blanc, a été honorée à l’université chrétienne North Central de Minneapolis. La cérémonie a rassemblé plusieurs personnalités. Le racisme y a été dénoncé.

05 juin 2020, 08:14
Le révérend Al Sharpton a prononcé un émouvant éloge funèbre à l'université North Central de Minneapolis.

«Tu as changé le monde George»: le leader américain des droits civiques Al Sharpton a prononcé jeudi lors d’une cérémonie en hommage à George Floyd. Famille, responsables religieux ou politiques et célébrités ont participé à l’émouvant éloge funèbre.

Ils étaient rassemblés à l’université chrétienne North Central de Minneapolis pour honorer la mémoire de cet Afro-Américain, dont la mort à 46 ans sous le genou d’un policier blanc le 25 mai a déclenché une profonde vague de colère à travers les Etats-Unis.

 

 

La cérémonie, en présence de personnalités noires comme le rappeur T.I. ou le comique Kevin Hart, a commencé par une interprétation d’«Amazing Grace» après que le maire de Minneapolis s’est agenouillé en pleurs devant le cercueil. Elle a notamment été marquée par une période de silence de 8 minutes et 46 secondes, le temps pendant lequel le policier blanc est resté agenouillé sur le cou de George Floyd malgré ses supplications.

«Pandémie de racisme»

Prenant la parole, le frère du défunt, Philonise Floyd, a dénoncé sous les applaudissements «la pandémie de racisme et de discrimination» qui l’a emporté. Le révérend Al Sharpton, figure du mouvement de défense des droits civiques, a prononcé un éloge funèbre très politique.

 

 

«George Floyd ne devrait pas être parmi les morts. Il n’est pas mort d’un problème de santé commun. Il est mort d’un dysfonctionnement commun du système judiciaire américain», a-t-il déclaré, voyant dans le genou qui a écrasé le cou de George Floyd le symbole de l’oppression des Afro-Américains aux Etats-Unis depuis l’époque de l’esclavage.

«Ouvrir la Bible»

Au président américain Donald Trump, qui a fait évacuer manu militari les abords de la Maison-Blanche lundi soir pour poser devant une église, Bible à la main, le pasteur baptiste de 65 ans a conseillé d’«ouvrir la Bible». «Je prêche depuis mon plus jeune âge, et je n’ai jamais vu quelqu’un tenir une Bible comme cela, mais passons», a-t-il dit.

Filmée par une passante, la lente agonie du père de famille a provoqué un climat de tension que les Etats-Unis n’avaient plus connu depuis les années 1960 et le mouvement pour les droits civiques. Des manifestations dégénérant parfois en pillages et violences se sont déroulées dans tout le pays pour dénoncer les brutalités policières, le racisme et les inégalités sociales exacerbées par la pandémie de Covid-19.

 

 

Alors que l’émotion dépassait les frontières des Etats-Unis, plusieurs grandes villes américaines ont décrété des couvre-feux nocturnes pour tenter de contenir les débordements. Jeudi, ils ont été levés à Los Angeles et Washington.

10’000 arrestations

La police a procédé au total ces derniers jours à près de 10’000 arrestations dans le pays, selon une estimation reprise par les médias américains. Mais après plus d’une semaine de débordements, la nuit de mercredi à jeudi s’est avérée plus calme dans l’ensemble, sans incident majeur à déplorer, les manifestants ayant obtenu une première «victoire» sur le plan judiciaire.

Comme ils le réclamaient, le procureur enquêtant sur la mort de George Floyd à Minneapolis a requalifié les faits en homicide volontaire, inculpant le policier de «meurtre non prémédité», un chef passible de 40 années de réclusion, et de complicité les trois autres agents présents. Ces derniers ont comparu au tribunal jeudi pour que leur caution soit fixée: entre 750’000 et 1 million de dollars chacun.

 

 

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