Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Pyongyang siphonnait 70% des salaires versés par Séoul à Kaesong

Séoul a justifié dimanche sa décision unilatérale de fermer le complexe industriel intercoréen de Kaesong en affirmant que Pyongyang ponctionnait 70% des salaires versés aux ouvriers nord-coréens. Les détournements d'argent permettaient de financer des programmes d'armement.

14 févr. 2016, 09:37
Pyongyang avait ordonné jeudi le départ immédiat des Sud-Coréens du complexe industriel intercoréen de Kaesong.

Séoul a justifié dimanche sa décision unilatérale de fermer le complexe industriel intercoréen de Kaesong en affirmant que Pyongyang ponctionnait 70% des salaires versés aux ouvriers nord-coréens. Les détournements d'argent permettaient de financer des programmes d'armement.

C'est la première fois que la Corée du Sud affirme formellement que les 53'000 travailleurs nord-coréens employés à Kaesong n'ont reçu qu'une petite partie du salaire mensuel moyen de 160 dollars (156 francs) qui leur a été versé.

Mercredi, quelques jours après un tir nord-coréen de fusée à longue portée, Séoul a annoncé la suspension des opérations à Kaesong, où 124 entreprises sud-coréennes étaient implantées. En réaction, Pyongyang a expulsé tous les cadres sud-coréens présents dans le complexe, situé sur son territoire à une dizaine de kilomètres de la frontière, et déclaré le site zone militaire.

Financé par la Corée du Sud, le complexe de Kaesong avait été célébré à son ouverture en 2004 comme un symbole de la "réconciliation" entre les deux pays et demeurait un des ultimes projets communs de coopération.

560 millions en douze ans

En douze ans, les sociétés sud-coréennes ont versé l'équivalent de 560 millions de dollars de salaires aux autorités nord-coréennes supervisant les ouvriers travaillant à Kaesong. Rien que pour 2015, l'enveloppe s'est chiffrée à 120 millions de dollars.

Dimanche, le ministre sud-coréen de l'unification, Hong Yong-pyo, a affirmé que "70%" de cet argent avait, en fait, été utilisé par le parti des travailleurs au pouvoir à Pyongyang pour financer ses programmes d'armement ou pour acheter des produits de luxe à ses dirigeants.

Séoul avait jusqu'alors choisi de fermer les yeux sur ces détournements, compte tenu du symbole que représentait Kaesong. "Nous avons cette fois décidé de cesser les opérations, car le Nord allait continuer à intensifier le développement de ses armes, or nous souhaitions prendre une mesure radicale pour calmer l'inquiétude de la population en matière de sécurité", a-t-il expliqué.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias