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Politique: quels sont les hommes d’Etat à la plus forte longévité?

Ce n’est pas une surprise, le président biélorusse Alexandre Loukachenko a été réélu ce dimanche 9 août. Au pouvoir depuis 26 ans, il n’est pourtant pas celui qui détient le record de longévité à la présidence d’un pays. Ils sont actuellement sept encore en exercice à occuper la plus haute fonction depuis plus d'un quart de siècle.

10 août 2020, 20:16
Le président Alexandre Loukachenko a été réélu à la présidence de la Biélorussie.

1. Teodoro Obiang Nguema Mbasogo (Guinée équatoriale)

Si l’on excepte les monarques et autres sultans, qui obéissent à une logique dynastique, il détient le record absolu de longévité au pouvoir non seulement en Afrique, mais dans le monde entier. Il est en poste depuis le 3 août 1979, soit 41 ans. C’est à la suite d’un coup d’Etat contre son oncle – ce dernier s’était autoproclamé président 7 ans plus tôt et avait versé dans la dictature – qu’il accède à la plus haute fonction, comme le rappelle Le Figaro.

Accusé de corruption et considéré comme un autocrate, le président de 78 ans n’a aucune intention de lâcher le pouvoir. Appelé à lui succéder, l’actuel vice-président n’est autre que son fils Teodorin Obiang. Ce dernier a été condamné récemment à trois ans de prison avec sursis et 30 millions d’euros d’amende en France pour blanchiment d’argent.

2. Paul Biya (Cameroun)

Son arrivée au pouvoir en 1982 suscite l’espoir dans le pays après des années de clientélisme, comme le décrit RFI. L’espoir sera de courte durée, le nouveau président prend un tournant sécuritaire après une tentative de coup d’Etat en 1984. Depuis lors, il est systématiquement réélu lors de scrutins entachés de fraude.

Mais, après 37 ans de règne, l’homme de 87 ans est plus contesté que jamais, alors qu’il brille surtout par son absence – certains opposants interrogés par DW estiment aujourd’hui qu’il ne dirige plus le pays. Il multiplie les voyages à l’étranger, notamment en Suisse. En juillet 2019, des confrontations ont d’ailleurs eu lieu avec la police et des heurts ont éclaté entre les pro Biya et les opposants devant l’hôtel Intercontinental à Genève.

3. Yoweri Museveni (Ouganda)

Il est le dernier membre du club de ceux qui dirigent leur pays depuis plus trente ans consécutifs. L’Ougandais prend le pouvoir en 1986 et ramène la paix dans le pays après plusieurs années de chaos à la suite de la dictature sanguinaire d’Idi Amin Dada et la guerre civile. Il redresse l’économie et réinstaure un système démocratique, même si des soupçons de fraude pèsent sur ses réélections successives depuis 34 ans.

A 75 ans, il n’a d’ailleurs pas l’intention de céder la main, lui qui vient d’être à nouveau désigné par son parti comme candidat aux prochaines élections, rapporte Le Monde. La limite d’âge pour briguer la présidence a justement été supprimée l’an dernier l’autorisant à se présenter pour un sixième mandat en 2021.

4. Ali Khamenei (Iran)

L’Afrique n’a pas le monopole des records de longévité à la tête de l’Etat. En Iran, l’actuel Guide suprême de la Révolution, soit le chef de l’Etat – fonction plus importante que celle de président – est en poste depuis 1989. C’est son prédécesseur qui le désigne à la plus haute fonction juste avant sa mort.

En l’espace de 31 ans, il a acquis un fort pouvoir économique et politique. Tenant d’une ligne très conservatrice, il contrôle les relations extérieures, la défense, la sécurité et la justice du pays. Mais à 81 ans et souffrant d’un cancer, il est au cœur de nombreuses spéculations sur la fin prochaine de son règne, ainsi que le révèle RFI. Au même titre que l’ensemble des gardiens de la révolution, il est de plus en plus critiqué par une partie du peuple iranien.

5. Idriss Déby (Tchad)

En décembre de cette année il fêtera ses 30 ans à la tête du Tchad. Il est porté au pouvoir avec l’aide de la France en 1990 contre son ancien frère d’armes. Si son pouvoir a vacillé plus d’une fois, il peut compter sur le soutien presque indéfectible des puissances occidentales grâce à sa lutte contre les groupes djihadistes dans la région, comme Boko Haram, note Franceinfo.

Accusé de fraudes électorales, de violations des droits de l’Homme et de ne pas endiguer l’extrême pauvreté de sa population alors que le pays produit du pétrole, il ne dévie pas de son chemin. En 2018, il instaure une nouvelle IVe République visant à renforcer ses pouvoirs et lui permettre d’être réélu à vie, comme le rapporte Le Courrier International.

6. Isaias Afwerki (Erythrée)

Il est le premier et seul président à ce jour de l’Erythrée. Il accède au pouvoir après le référendum proclamant l’indépendance du pays de son voisin éthiopien en 1993. Dès sa prise de fonction, il instaure un régime avec parti unique sans élections, une économie étatisée et une forte restriction de la presse. Le pays est considéré comme une dicature par l’ONU.

Mais, après 27 ans de règne sans partage, l’homme qui tient son pays d’une main de fer a assoupli quelque peu ses positions à l’égard de l’Ethiopie. Depuis 2018, les relations entre les frères ennemis tendent à se normaliser sous l’impulsion du premier ministre éthiopien, qui a reçu le Prix Nobel de la paix l’an dernier. Pour autant, les négociations sont aujourd’hui au point mort, ce d’autant plus que la santé de l’autocrate de 74 ans paraît fragile, selon La Croix.

7. Alexandre Loukachenko (Biélorussie)

Premier et seul Européen de ce classement, Alexandre Loukachenko est arrivé au pouvoir en 1994. Il vient d’être réélu ce dimanche 9 août à la tête de la Biélorussie (ou Bélarus) dans un contexte tendu. Criant à la fraude et demandant à celui qui dirige le pays depuis 26 ans de quitter le pouvoir, l’opposition est violemment réprimée.

Après avoir gravi les échelons du parti communiste biélorusse, il séduit l’électorat avec son discours anticorruption et devient président. Pourtant, il conserve un système politico-économique dominé par l’État. L’opposition est évacuée du parlement, les élections sont truquées – il l’avouera lui-même dans Le Point – et la presse est muselée, comme l’explique Le Figaro.

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