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Poche d'eau inquiétante sous un glacier de Haute-Savoie: sa rupture pourrait être meurtrière

Une inquiétante masse d’eau grossit sous le glacier Tête Rousse, en Haute-Savoie. Des travaux sont nécessaires afin d’éviter une catastrophe qui pourrait faire entre 2000 et 3000 morts, selon le maire de Saint-Gervais-les-Bains.

24 avr. 2019, 20:16
Travaux de sécurisation de la poche d'eau en 2011.

Un amas d’eau grossit actuellement sous le glacier de Tête Rousse, qui domine Saint-Gervais-les-Bains, en Haute-Savoie (F). La situation inquiète le maire de la commune qui avait été lourdement endeuillée en 1892, à la suite de la rupture d’une poche d’eau.

Jean-Marc Peillex s’est alarmé cette semaine du dernier rapport annuel des experts du Service géologique national, rendu en février, qui conclut à la présence sous le glacier, à plus de 3000 mètres d’altitude, de deux poches pouvant contenir jusqu’à 40’000 m3 d’eau. Celle située en amont contiendrait jusqu’à 30’000 m3 d’eau, soit 40% de plus que le volume estimé en 2015, lors des dernières mesures.

En 1892, la rupture d’une telle poche d’eau avait dévalé sur Saint-Gervais-les-Bains, en emportant sur son passage glace, arbres et rochers. Elle avait causé la mort de 175 personnes.

Financer des travaux

La formation de nouvelles poches d’eau intraglaciaires avait été mise en évidence en 2009, aboutissant à des opérations de pompage plusieurs années de suite. Un système comprenant le contrôle par câble de possibles mouvements du glacier, des sirènes d’alarme et un plan d’évacuation d’urgence avait alors été mis en place.

En 2016, M. Peillex préconisait plutôt la création de «plages de dépôt» supposées «casser» le flux si une nouvelle poche d’eau sous pression se rompait. Les travaux sont estimés à 4 millions d’euros, alors que les opérations de pompage et de surveillance ont déjà coûté 1,2 million à Saint-Gervais depuis 2010, l’Etat français finançant les 80% restants.

Le Syndicat mixte d’aménagement de l’Arve et de ses affluents s’est engagé à en payer la moitié, à parts égales avec l’Etat. Mais rien n’a été entrepris pour l’instant en raison de «petits jeux politiques» locaux, selon le maire.

M. Peillex veut que les travaux se réalisent. Il craint que la poche amont ne continue à grossir pour se déverser dans la poche aval, créant «un effet de chasse d’eau» dévastateur. Selon lui, la catastrophe ferait entre 2000 et 3000 morts.

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