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Pédophilie: le cardinal Pell condamné à six ans de prison en Australie

L’ex-numéro 3 du Vatican a été condamné mercredi à 6 ans de prison pour agressions sexuelles contre des enfants. Les victimes se disent déçues.

13 mars 2019, 07:23
Le condamné saura début juin s'il aura droit à un procès en appel (archives).

Le cardinal australien George Pell, ancien numéro trois du Vatican tombé en disgrâce, a été condamné mercredi à six ans de prison pour agressions sexuelles contre deux enfants de choeur. Des crimes «éhontés», selon le juge.

Plus haut représentant de l’Eglise catholique jamais reconnu coupable de viol sur mineur, George Pell, 77 ans, devra passer au minimum trois ans et huit mois derrière les barreaux. Le cardinal, qui clame son innocence a fait appel de sa condamnation.

 

 

Il a été reconnu coupable en décembre de pénétration sexuelle et de quatre chefs d’attentat à la pudeur contre les deux adolescents alors âgés de 13 ans. Mais ce verdict n’avait pu être annoncé que fin février pour des raisons juridiques.

Le juge Peter Kidd a expliqué avoir tenu compte des «crimes odieux» commis par le prélat pour rendre sa sentence. Mais il a aussi mis dans la balance son âge avancé, ses problèmes cardiaques et le fait qu’il avait «par ailleurs mené une vie irréprochable». «Vous pourriez ne pas vivre assez longtemps pour sortir de prison», a-t-il relevé.

«Déception»

Les victimes ont témoigné de leur déconvenue face à ce jugement relativement clément, bien que la procédure judiciaire ne soit pas terminée.

«C’est difficile de trouver du réconfort» dans cette décision, a déclaré une victime identifiée seulement par l’initiale «J» par la voix de son avocate Vivian Waller. «Je suis reconnaissant que le tribunal ait reconnu ce qui m’a été infligé quand j’étais enfant mais je ne connais pas le repos» car «plane l’ombre de la procédure d’appel».

 

 

Le père de l’autre victime décédée en 2014 d’une surdose d’héroïne a fait part de sa «déception».

Répercussions «durables»

En décembre 1996, le prélat avait imposé une fellation à une victime et s’était masturbé en se frottant contre l’autre, alors que les deux garçons s’étaient cachés dans la sacristie de la cathédrale de Melbourne pour y boire du vin de messe. Deux mois plus tard, il avait poussé l’un des adolescents contre un mur et lui avait empoigné les parties génitales.

«Il existe un degré de dégradation et d’humiliation supplémentaires en ce que chacune des victimes savait que l’autre était témoin des abus», a déclaré le juge. Ces actes ont eu des répercussions «profondes» et «durables» pour les victimes.

 

 

Pas le procès de l’Eglise

Partout dans le monde, l’Eglise catholique a été minée par une vague de scandales de pédophilie. Mais le juge de Melbourne a souligné que c’était le procès du cardinal, pas celui de l’institution. «Vous ne devez pas servir de bouc émissaire», a-t-il ajouté. «Je ne suis pas là pour juger l’Eglise catholique».

Le cardinal «a droit à une justice équitable et constante», a martelé le magistrat, regrettant la «mentalité de meute» d’une partie de l’opinion publique.

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