Une quinzaine de chauffeurs de bus paraguayens licenciés, en grève de la faim, se sont perforé les mains et les lèvres, les bras en croix sur des planches, en signe de protestation, a constaté mardi un journaliste. "Nous allons durcir notre mouvement", a averti un syndicaliste.
"Il n'y a pas de retour en arrière possible, car 51 d'entre nous ont été renvoyés", a déclaré le leader syndical de la fédération des employés du transport.
Les chauffeurs licenciés se sont installés sous une grande tente en face du ministère du travail, au centre d'Asuncion, la capitale du Paraguay.
Au moins deux des protestataires se sont percé les lèvres avec de grands clous en forme de "u". D'autres se sont fait fixer les mains aux planches, avec des clous traversant la peau entre les doigts. Ils ont entamé une grève de la faim il y a plusieurs jours.
Menace de grève
Le ministre du travail Guillermo Sosa a démenti le nombre de chauffeurs licenciés avancé par le syndicat. Selon lui, "ils sont dix, et 41 se sont joints à leur démonstration de force".
"De plus, ils ont reçu récemment une convocation pour réintégrer leur poste de travail", a affirmé le ministre, qui considère cette action comme "un chantage". Il a rappelé que la loi permet à une entreprise de licencier ses employés "tant qu'elle paye l'indemnisation légale correspondante".
Les syndicalistes, qui exigent également que le ministère reconnaisse un nouveau syndicat qu'ils ont créé, ont menacé de lancer une grève générale "si le patronat ne répond pas".