Avec sa houppette de cheveux grisonnants, sa veste en jeans et sa gouaille populiste, Sima Nan est perçu comme un homme du peuple en Chine. Ce journaliste et polémiste de 60 ans, originaire de la province industrielle du Heilongjiang, a plus d’un million de followers sur Weibo, le Twitter chinois. Il est aussi l’un des principaux porte-drapeaux du mouvement néomaoïste. «L’idéologie de Mao a prouvé sa justesse», dit-il de sa voix rocailleuse. «Nous devons préserver et suivre ses préceptes à la lettre. Sa pensée est notre trésor national.»
Cette mouvance ne compte pas plus de 10 000 membres actifs, mais elle a des centaines de milliers de sympathisants et son influence va croissant. Plus de 80% des personnes interrogées, en 2015, dans le cadre d’un sondage sur les principaux portails internet du pays ont dit regretter l’époque de la Révolution culturelle. «Ce courant d’idées est porté par un mélange d’universitaires...