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Nigéria: des attentats font 40 morts et font fuir les habitants

Une série d'attentats visant les églises chrétiennes ont fait au moins 40 morts durant ce week-end de Noël au Nigéria.

26 déc. 2011, 17:59
nigeria

Le Nigeria a été frappé ce week-end de Noël par une série d'attentats sanglants visant des églises chrétiennes. Ces attaques ont fait au moins 40 morts au total. Lundi, ce sont des magasins tenus par des chrétiens qui ont été incendiés. Des centaines de gens fuyaient les violences dans le nord-est du pays.

La série d'attentats meurtriers a été revendiquée par le groupe islamiste Boko Haram. Une trentaine de commerces tenus par des chrétiens ont été incendiés à Potiskum (nord-est) dimanche soir, selon la police et des témoins, faisant craindre une nouvelle vague de violences sectaires au Nigeria. Un supermarché a aussi été incendié de même que le domicile d'un dirigeant chrétien local, selon un habitant.

Incendiaires en fuite

«Nous n'avons malheureusement pu arrêter personne car les incendiaires ont pris la fuite dès que les bâtiments ont été en feu», a déclaré un responsable de la police qui n'a pas fait état de mort ni de blessé. A 100 km de là, à Damaturu, par centaines, des habitants étaient rassemblés devant des stations de taxis et arrêts de bus pour fuir la ville en proie à un nouveau cycle de violences et théâtre d'un attentat suicide dimanche.

Damaturu a aussi été secouée jeudi et vendredi par des combats entre Boko Haram et les forces de l'ordre. «C'est calme aujourd'hui mais rien ne garantit qu'il en ira ainsi dans les prochaines heures», a dit un homme de 31 ans devant un arrêt de bus. «Des gens ont été tués et je peux être la prochaine victime».

Revendiqué par la secte Boko Haram

La ville semblait calme lundi mais «la situation est terrifiante. Personne ne peut dire ce que sera la prochaine cible. Ma maison a été incendiée dans les attaques», a dit un commerçant de 42 ans accompagné de sa famille, attendant de pouvoir monter dans un véhicule pour quitter Damaturu. Une explosion avait aussi été rapportée dimanche sur un rond-point de la ville, sans faire de victimes.

Le jour de Noël, la série d'attentats contre des églises chrétiennes et d'autres cibles a fait une quarantaine de morts. Un porte-parole de la secte Boko Haram, qui veut instaurer un Etat islamique au Nigeria, a revendiqué ces violences.

Le pape Benoît XVI a fait part lundi de sa «profonde tristesse» et le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé à la fin des violences au Nigeria. Ce pays est le plus peuplé d'Afrique avec 160 millions d'habitants également répartis entre musulmans, majoritaires dans le nord, et chrétiens, plus nombreux dans le sud.

La chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton s'est dite «profondément choquée et attristée» par les «lâches attentats». Elle a apporté son soutien aux autorités nigérianes dans «leur combat contre le terrorisme».

Talibans

Le gouvernement nigérian lui-même a attribué la responsabilité de trois des attaques du jour de Noël à Boko Haram: deux visant des églises et un attentat suicide contre une antenne des services secrets dans le nord-est. Une troisième église a été visée samedi soir dans le nord-est mais aucun mort n'a été rapporté.

L'assaut le plus meurtrier, contre l'église catholique Ste Theresa à Madalla, près de la capitale Abuja, a fait 35 morts selon le dernier bilan communiqué par une source ecclésiastique. L'explosion a retenti alors que les fidèles sortaient de l'édifice. Certains ont brûlé dans leurs voitures et d'autres, blessés, se sont précipités vers un prêtre pour demander l'extrême onction.

Les attaques sont survenues après deux jours d'affrontements, jeudi et vendredi, entre des membres de Boko Haram et les forces de l'ordre dans le nord-est, en particulier à Damaturu, qui auraient fait près de cent morts.

Branche maghrébine d' Al-Qaïda?

Des observateurs craignent que la secte Boko Haram qui se réclame des talibans afghans et dont les actions sont de plus en plus sophistiquées, n'ait développé des liens avec la branche maghrébine d'Al-Qaïda.

Le président Goodluck Jonathan a dénoncé la violence et promis que tout serait fait pour que les coupables soient jugés. Mais les autorités ont jusqu'à présent échoué à empêcher la secte de multiplier ses attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières.

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