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Municipales en France: l'extrême droite avance, les socialistes sanctionnés

Les socialistes ont subi une sévère défaite dimanche lors du deuxième tour des municipales françaises. Avec 45,91%, la droite remporte ces élections et l'extrême droite progresse.

31 mars 2014, 07:29
Le parti de Marine Le Pen progresse mais pas autant qu'attendu.

Après deux ans de pouvoir, le président français François Hollande a subi un cinglant désaveu dimanche avec la déroute des socialistes lors de municipales. Selon des résultats provisoires, la droite arrive en tête avec 45,91% des voix, la gauche obtenant 40,57% et l'extrême droite 6,84%.

Ces scores masquent toutefois la forte progression de la droite. Le ministère de l'Intérieur a indiqué qu'au moins 155 villes de 9000 à 100'000 habitants ont basculé de gauche à droite, dont plusieurs de ses bastions au parti socialiste. Les socialistes sauvent toutefois Paris. Anne Hidalgo devient ainsi la première femme à diriger la capitale française.

Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a fait état de "14 ou 15 communes de plus de 9000 habitants", conquises par l'extrême droite, en y englobant celles qui sont aux mains de maires qui ont rompu avec le FN.

Le FN, "troisième force"

Après Hénin-Beaumont au premier tour, Béziers (Hérault), Fréjus, Cogolin et Le Luc (Var), Beaucaire (Gard), Le Pontet et Camaret-sur-Aigues (Vaucluse), Villers-Cotterêt (Aisne), Hayange (Moselle) Mantes-La-Ville (Yvelines) passent sous pavillon FN, soit 11 villes.

"Le FN réussit le meilleur score de toute son histoire à une élection locale", s'est réjoui le vice-président du FN, Florian Philippot. "Il faut désormais compter avec une troisième force politique dans notre pays", a dit la présidente de la formation Marine Le Pen. Elle demande à François Hollande d'"enterrer" le pacte de responsabilité, clé de voûte de sa politique de redressement.

Le premier ministre Jean-Marc Ayrault a admis l'échec du gouvernement. Ces élections "ont été marquées par la désaffection significative de celles et ceux qui nous ont fait confiance en mai et juin 2012", a-t-il déclaré. Il a dit que M. Hollande tirerait "les enseignements de ce scrutin".

Quatre courants du PS ont d'ores et déjà donné rendez-vous aux députés lundi à l'Assemblée nationale pour demander "une réorientation" de la politique menée et aborder la question de la confiance au prochain gouvernement. "Après ce sinistre politique majeur, la confiance n'est pas automatique", a prévenu le député socialiste Christian Paul.

Remaniement probable

L'ampleur de la déconvenue socialiste renforce l'hypothèse d'un remaniement ministériel rapide. François Hollande recevra à 10h00 Manuel Valls. Il déjeunera ensuite à 13h00 avec Jean-Marc Ayrault. Selon un sondage réalisé par les instituts IPSOS et Steria, 79% des Français souhaitent un changement de premier ministre en cas de remaniement.

Le premier parti de l'opposition de droite, l'UMP, a revendiqué une "grande victoire". Son président Jean-François Copé a appelé François Hollande à "absolument changer de politique".

Son parti a éjecté les maires socialistes dans des grandes villes hautement symboliques, comme Toulouse (sud-ouest), Quimper (ouest), Belfort (est) ou Limoges (centre) qui était à gauche depuis un siècle. La gauche résiste à Lyon, Lille, Strasbourg, Nantes, Rennes, Metz, Brest, Lens, et conquiert Avignon, Douai, Lourdes.

Les écologistes, qui comptent deux ministres (Logement et Développement), ont en partie bénéficié du désaveu infligé par les électeurs au principal parti au pouvoir. Ils ont notamment pris la ville de Grenoble (sud-est) à leur allié au gouvernement.

Abstention record

"La France gronde et accuse" M. Hollande, a lancé l'ex-premier ministre UMP François Fillon. Ségolène Royal, ex-compagne du président et mère de ses quatre enfants, citée comme possible entrante au gouvernement, a appelé à prendre "très au sérieux" cet "avertissement très sévère".

Ces résultats sont "indéniablement mauvais pour la gauche", a admis la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem. Elle a appelé à "renouer le dialogue avec les Français".

Comme il y a une semaine, l'abstention a été massive et s'établit, record historique, à 37,3%.

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