L'ONG Proactiva, dont le navire Open Arms transporte une centaine de migrants secourus en Méditerranée, a rejeté l'offre de Madrid de l'accueillir. En faisant cette proposition, l'Espagne avait qualifié d'"inconcevable" le refus de l'Italie d'offrir un port d'accueil.
Il est "absolument irréalisable" pour le navire, qui se trouve près de l'île italienne de Lampedusa, d'aller jusqu'au port d'Algésiras (sud de l'Espagne), comme l'a proposé l'Espagne, face à l'"urgence humanitaire" après 17 jours de mer, a déclaré à la radio COPE Laura Lanuza, porte-parole de Proactiva Open Arms. Son fondateur, Oscar Camps, a précisé qu'il faudrait cinq jours au bateau pour parcourir les 1000 miles nautiques jusqu'à Algésiras.
L’Espagne critique l’Italie
Auparavant, le chef du gouvernement espagnol, le socialiste Pedro Sanchez, avait "ordonné l'habilitation du port d'Algesiras pour recevoir le bateau Open Arms". Madrid dénonce "la situation d'urgence" à bord et "l'inconcevable décision des autorités italiennes de fermer tous leurs ports", ont annoncé les autorités dans un communiqué.
Madrid a pris cette décision "en raison de la situation d'urgence à bord, après deux semaines de navigation", et alors que le navire transporte encore 105 adultes et deux enfants dans des conditions "intenables", a estimé Open Arms. "Les ports espagnols ne sont ni les plus près ni les plus sûrs pour l'Open Arms", a cependant reconnu Madrid.
Vingt-sept migrants débarqués
Le ministère espagnol des Affaires étrangères a toutefois lancé parallèlement, dans un communiqué, un dernier appel "aux autorités italiennes pour qu'elles autorisent le débarquement" des migrants. "Le gouvernement italien peut être assuré que, dès que les migrants auront débarqué, ils seront immédiatement répartis" entre les pays qui ont proposé de les accueillir : France, Allemagne, Luxembourg, Portugal, Roumanie et Espagne, ajoute le texte.
Paris s'est engagé à accueillir 40 passagers, a annoncé dimanche à l'AFP le ministère de l'Intérieur.