La «nouvelle normalité» qui entre en vigueur, aujourd’hui, en Espagne, Nuria, une Madrilène de 45 ans, l’attend avec impatience depuis trois mois. Propriétaire d’un bar à tapas, dans la rue Huertas, à quelques encablures du musée du Prado, elle prépare, avec euphorie, les tables qui devront accueillir les futurs touristes. Les contraintes de distanciation obligent une capacité d’accueil limitée (80% pour la terrasse et 60% à l’intérieur). Nuria, à l’instar des autres taverniers de la rue, espère que malgré ces entraves sécuritaires l’activité reprenne, même si la saison estivale s’annonce peu glorieuse.
Pour le secteur du tourisme, qui couvre seize pour cent de l’emploi et représente douze pour cent du produit intérieur brut espagnol (PIB), il faut sauver les meubles. «Ces trois mois d’été sont fondamentaux pour savoir si on met la clef sous la porte ou pas», tranche Nuria, en astiquant la table de gel hydroalcoolique.