Pas de taxes pour Google, Apple ou Facebook
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04.06.2019 10:31Partenariat Google va rémunérer plusieurs médias pour alimenter une nouvelle plateforme d’information. Il s’agit d’une étape dans la relation entre le géant d’internet et les éditeurs de presse, même si beaucoup voient là une façon pour le moteur de recherche de dicter ses conditions.
Cette annonce concerne l’Allemagne, l’Australie et le Brésil. Elle intervient alors que la pression législative et réglementaire s’accroît sur Google, qui refusait jusqu’ici de payer pour les contenus des éditeurs de presse.
Dans chaque pays, seuls quelques éditeurs seront partenaires du groupe californien, notamment le groupe Spiegel en Allemagne, précise le vice-président de Google en charge des contenus d’information, Brad Bender, dans un billet de blog publié jeudi.
Il s’agit d’un «programme de licence pour rémunérer les éditeurs pour un contenu de haute qualité via une nouvelle expérience de l’information», a expliqué le dirigeant, annonçant une prochaine extension à d’autres pays.
Il n’a rien dit des paramètres financiers de cette collaboration. «Google propose en outre de financer l’accès gratuit des utilisateurs à des articles payants sur le site d’un éditeur», indique le géant américain, sans donner plus de détails.
«Cette opportunité va nous donner accès à de nouveaux marchés et offrir des revenus commerciaux supplémentaires», a commenté dans le billet de blog Paul Hamra, directeur du groupe de presse australien Solstice Media, qui contrôle notamment le site d’information InDaily.
«Nous évoluons vers la rémunération des informations écrites, de la même façon que (Google) paie déjà pour les droits de la musique, de la vidéo et d’autres contenus produits par des professionnels», a réagi David Chavern, PDG de la News Media Alliance, association professionnelle de la presse américaine. Pour lui, «c’est un accident de l’Histoire qu’ils ne l’aient pas fait plus tôt».
Il voit aussi dans ce geste une manière pour Google de répondre au problème croissant de la désinformation qui lui vaut, dans une moindre mesure que Facebook, des critiques. «Le journalisme professionnel est un antidote», estime David Chavern.
Pour Nikos Smyrnaios, enseignant-chercheur à l’université de Toulouse-III et spécialiste de la presse en ligne, l’initiative de Google répond, au moins en partie, à la pression législative et réglementaire croissante à laquelle il est soumis dans plusieurs pays.
En mars 2019, le Parlement européen a adopté une directive sur les droits voisins, qui doit favoriser un meilleur partage des revenus du numérique.
La France a été le premier pays européen à transposer cette directive, qui s’applique théoriquement sur son territoire depuis octobre. Le 9 avril, l’Autorité française de la concurrence a donné trois mois à Google pour proposer «effectivement» un mode de rémunération aux éditeurs ou agences qui désirent négocier. En Australie, l’autorité de la concurrence prépare des propositions pour favoriser, là aussi, le partage des revenus tirés des contenus d’actualité.
L’annonce de jeudi «est une manœuvre dilatoire, qui n’a rien à voir avec le droit voisin», a commenté à l’AFP Pierre Petillault, directeur général de l’Alliance de la presse d’information générale, principale organisation de la presse française.
«Nous demandons à être rémunérés pour nos contenus, avec lesquels Google créé déjà de la valeur, comme le prévoit la loi, alors que ces partenariats consistent à partager une valeur qui est à créer», a-t-il ajouté.
Pour Nikos Smyrnaios, les relations entre Google et les éditeurs restent «asymétriques», avec d’un côté, un quasi-monopole mondial sur le moteur de recherche, et de l’autre, une multitude d’acteurs.
«Ce monopole peut imposer à chaque acteur un rapport différent», dit-il, «donc on aura des chouchous de Google qui auront la possibilité de toucher un peu d’argent pour la rémunération de leur contenu, mais ça voudra dire que l’objectif de Google reste de ne pas rémunérer tous les autres.»
Google a déjà consacré des moyens considérables pour soutenir le journalisme, notamment par le biais de la Google News Initiative, dotée d’une enveloppe de 300 millions de dollars. Mais toutes ces initiatives précédant l’annonce de jeudi s’apparentaient davantage à des subventions qu’à un partenariat économique qui générerait des revenus pour les deux parties.
«Google est toujours seul à décider qui est invité et selon quelles conditions», abonde Gabriel Kahn, professeur de journalisme à l’université de Californie du Sud (USC). «On est loin d’un combat à armes égales.»
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