Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Mali: la junte reçoit une délégation de la Cédéao

Souhaitant rétablir un ordre constitutionnel, une délégation de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest s’est rendue à Bamako et s’est entretenue avec les dirigeants de la junte.

22 août 2020, 21:41
Goodluck Jonathan (centre) s'est dit confiant que les discussions permettraient d'aboutir à "quelque chose de bon pour le pays, bon pour la Cédéao et bon pour la communauté internationale".

Une délégation ouest-africaine est arrivée samedi à Bamako. Elle s'est brièvement entretenue avec les dirigeants de la junte et avec le président déchu Ibrahim Boubacar Keïta, quatre jours après le coup d'Etat militaire qui l'a renversé.

"Nous avons vu le président Keïta", a déclaré à l'AFP dans la soirée le chef de la délégation de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), l'ex-président nigérian Goodluck Jonathan, qui a affirmé à son propos: "Ca va". "Les entretiens se passent bien", a-t-il ajouté, avant de s'engouffrer dans la suite de son hôtel.

A lire aussi : Mali: la junte appelle la population à reprendre ses activitésAuparavant, les envoyés de la Cédéao ont été reçus au ministère de la Défense par les membres du Comité national pour le salut du peuple, dont le nouvel homme fort du pays, le colonel Assimi Goïta, a constaté un journaliste de l'AFP. Après une trentaine de minutes d'entretiens, la délégation, mandatée pour "assurer le retour immédiat de l'ordre constitutionnel", est repartie sans faire de déclaration.

"C'est une rencontre officielle de prise de contact. Il y en aura d'autres, pas forcément médiatisés, mais déjà, nous avons une bonne impression de cette mission de la Cédéao", a déclaré à l'AFP une source proche des putschistes.

"Nous avons compris que des chefs d'Etat, comme l'Ivoirien Alassane Ouattara, travaillent pour une décrispation, pour une solution pacifique, même s'ils ont fermement condamné notre prise de pouvoir. Nous sommes ouverts aux discussions", a-t-elle ajouté.

Confiant

A son arrivée à Bamako en début d'après-midi, M. Jonathan s'est dit confiant que les discussions permettraient d'aboutir à "quelque chose de bon pour le pays, bon pour la Cédéao et bon pour la communauté internationale".

Les envoyés ouest-africains doivent aussi se rendre à Kati, ville-garnison de la banlieue de Bamako devenue le centre du nouveau pouvoir, pour une "visite aux personnalités arrêtées" par les militaires, parmi lesquelles le Premier ministre Boubou Cissé, le président de l'Assemblée nationale Moussa Timbiné, et le chef d'état-major de l'armée, le général Abdoulaye Coulibaly.

Des pro-IBK dispersés par la police

La délégation rencontrera dimanche matin les ambassadeurs au Mali des cinq membres permanents du Conseil de Sécurité de l'ONU (France, Etats-Unis, Russie, Grande-Bretagne et Chine), selon son programme obtenu par l'AFP.

Les pays voisins du Mali, réunis en Sommet extraordinaire, ont réclamé jeudi le "rétablissement" du président Keïta et décidé d'envoyer cette délégation à Bamako, la quatrième de l'ex-président Goodluck Jonathan depuis le début de la crise socio-politique qui ébranle le Mali depuis les législatives contestées de mars-avril. Elu en 2013 et réélu en 2018, le président Keïta était fortement contesté dans la rue à l'appel d'un mouvement d'opposition hétéroclite qui réclamait sa démission.

 

 

Dénoncé par la communauté internationale, le coup d'Etat militaire n'a suscité aucune opposition notable à Bamako. Les Maliens ont repris leurs activités dès le lendemain du putsch et la télévision nationale, l'ORTM, poursuit ses programmes.

Les militaires au pouvoir, qui ont promis de mettre en place une "transition politique", ont été acclamés vendredi par des milliers de partisans de l'opposition, qui réclamaient depuis trois mois le départ du chef de l'Etat. Samedi matin, quelques dizaines de partisans du président Keïta ont tenté de manifester à Bamako, avant d'être dispersés par les forces de l'ordre.

Quatre soldats tués

Alors que les discussions politiques et diplomatiques se poursuivent à Bamako, quatre soldats ont été tués et un grièvement blessé samedi matin par un engin explosif dans le centre du pays, selon des sources militaire et administratives.

 

 

En mars 2012, alors que les rebelles touareg avaient lancé une offensive majeure dans le nord du Mali, des soldats s'étaient déjà mutinés contre l'inaptitude du gouvernement à faire face à la situation, chassant le président Amadou Toumani Touré.

Mais le coup d'Etat avait précipité la chute du nord du Mali aux mains de groupes islamistes armés, jusqu'à ce qu'ils en soient en grande partie chassés par une intervention militaire internationale lancée par la France en janvier 2013 et toujours en cours.

Les attaques de groupes djihadistes se sont étendues en 2015 au centre du pays, entraînant de lourdes pertes civiles et militaires. Ces attaques, mêlées à des violences intercommunautaires, ont également débordé aux Niger et Burkina Faso voisins.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias