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Liban: le verre pulvérisé par l’explosion recyclé en carafes et bocaux

Les terribles explosions du 4 août dernier dans le port de Beyrouth ont brisé des milliers de tonnes de verre. Des associations et des volontaires engagés dans le déblaiement des décombres ont lancé une initiative pour les recycler.

06 sept. 2020, 11:20
Le jour de l'explosion, fenêtres, baies vitrées et devantures de boutiques ont volé en éclats à travers la capitale et ses banlieues.

Dans le four rougeoyant d’une verrerie du Liban, un ouvrier soulève de lourdes pelletées de verre brisé. Pulvérisés par l’explosion au port de Beyrouth, des tonnes de ces éclats tranchants sont recyclés.

Une fois fondu dans cette usine de Tripoli, métropole du nord du Liban, le verre sera utilisé pour fabriquer des carafes traditionnelles, une initiative lancée par des associations et des volontaires engagés dans le déblaiement des décombres après la déflagration du 4 août qui a dévasté des pans entiers de Beyrouth.

Ce jour-là, fenêtres, baies vitrées et devantures de boutiques ont volé en éclats à travers la capitale et ses banlieues.

 

 

«Nous avons décidé qu’une partie de tout ce verre pulvérisé (…) devait aller aux industries locales pour servir de matériau brut», explique Ziad Abi Chaker, militant écologiste qui dirige l’entreprise de recyclage Cedar Environmental.

Vétéran de la cause au Liban, il s’est mobilisé après la tragédie avec d’autres volontaires de la société civile pour élaborer un plan visant à récupérer le verre qui jonchait les maisons et crissait sous les semelles dans quasiment toutes les rues.

Un mois après le drame ayant fait plus de 190 morts et 6500 blessés, les camions chargés des éclats de verre ramassés dans les quartiers dévastés continuent d’approvisionner deux usines familiales de Tripoli.

Plus de 5000 tonnes de verre brisé

Au total, les deux usines de Tripoli ont reçu près de 58 tonnes de verre, selon Abi Chaker, qui, avec les financements adéquats, espère à terme leur envoyer jusqu’à 250 tonnes.

D’après ses estimations, l’explosion du 4 août pourrait avoir soufflé plus de 5000 tonnes.

Un numéro spécial a rapidement été mis en place pour permettre aux Beyrouthins d’appeler et demander qu’on vienne récupérer le verre brisé chez eux.

Des montagnes de déchets

Dans les quartiers en ruine de Mar Mikhaël, Gemmayzeh ou encore Karantina, les volontaires peuvent encore être vus tous les jours déblayant les débris et balayant les petits bouts de verre sur le sol des cuisines et des chambres abandonnées, effectuant souvent un premier tri pour isoler le verre.

Au Liban, il n’y a pas de recyclage digne de ce nom.
Anthony Abdel Karim, volontaire

«Nous avons des montagnes de déchets qui s’empilent à Beyrouth», met en garde Anthony Abdel Karim, un des volontaires en charge de coordonner la collecte du verre.

«Il y a du verre, des gravats et du métal qui sont mélangés aux déchets organiques. Ce n’est pas sain», renchérit le jeune homme. «Au Liban, il n’y a pas de recyclage digne de ce nom».

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