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Les responsables de la zone euro ont arrêté les négociations avec Athènes

L'annonce fracassante d'un référendum sur les exigences des créanciers de la Grèce a obligé, samedi, les responsables de la zone euro à arrêter les négociations avec Athènes. Le pays se dirige vers un défaut de paiement.

27 juin 2015, 22:34
epa04821431 People wait in a queue in front of ATM's to withdraw money in a shopping center in Athens, Greece, 27 June 2015. Dutch Finance Minister and Eurogroup chief Jeroen Dijsselbloem after a meeting in Brussels, Belgium, said that the Greek bailout programme 'will expire on Tuesday (30 June) night,' rejecting a Greek request for a one-month extension. Greek Finance Minister Yanis Varoufakis spoke of a 'historic moment' and accused the Eurogroup of eurozone finance ministers of having damaged its credibility after refusing to extend his country's bailout while the Greek government had been 'absolutely determined' to find a solution.  EPA/SIMELA PANTZARTZI

Le plan d'assistance financière dont bénéficie Athènes depuis 2012 "va prendre fin le 30 juin", a annoncé le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem. Il s'est exprimé après une réunion des ministres des Finances des 19 pays de la zone.

Il a expliqué que la partie grecque a rompu unilatéralement les négociations avec l'annonce dans la nuit de ce référendum prévu le 5 juillet. Cette réunion de l'Eurogroupe, la cinquième en dix jours, aurait pu être celle de la dernière chance, elle a au contraire entériné la rupture entre Athènes et ses partenaires.

"Porte ouverte"

Plus tard en soirée, il a assuré que la porte reste ouverte à d'autres discussions avec Athènes. Il a souligné que les pays membres sont déterminés à préserver la stabilité financière de la zone euro. "Nous sommes tous prêts à soutenir si nécessaire la Grèce après l'expiration du plan d'aide le 30 juin", a-t-il insisté.

Par ailleurs, le ministre français des finances Michel Sapin a souligné que le "destin" de la Grèce est de rester dans la zone euro. Il n'a cependant pas exclu qu'une telle sortie puisse être "une conséquence" du référendum annoncé par le gouvernement grec.

Mécanisme de prêts

La décision des Européens de refuser un sursis à Athènes fait que la Grèce risque de ne pas pouvoir rembourser 1,5 milliards d'euros au FMI mardi. Elle place aussi la Banque centrale européenne (BCE) au coeur de la tourmente. Elle est la seule à pouvoir éviter une déroute bancaire de la Grèce, mais devrait pour cela violer ses propres règles.

En attendant, les conditions ne semblent plus réunies pour que la BCE continue à maintenir à flot les banques grecques, via un mécanisme de prêts. Celui-ci a été prolongé jour après jour récemment, ce qui pourrait précipiter la faillite des banques grecques.

Négociations infructueuses

Après des mois de négociations infructueuses, les créanciers, UE et FMI, ont soumis cette semaine à Athènes une proposition. Celle-ci comprend une extension de cinq mois du programme d'aide, avec un paquet financier de 15,5 milliards d'euros de prêts (12 milliards des Européens, 3,5 milliards du FMI).

En contrepartie, Athènes doit s'engager sur des réformes et des mesures d'économies budgétaires. Ce plan prévoyait une aide immédiate de 1,8 milliard avant d'autres déboursements au cours de l'été.

Mais cela ne convient pas aux Grecs. Ils jugent l'extension trop courte, le montant insuffisant et les conditions trop exigeantes.

Référendum-surprise

Depuis des mois, leurs discussions avec les créanciers bloquent sur la réforme des retraites et celle de la TVA. Autre pierre d'achoppement: l'exigence d'Athènes de discuter dès maintenant d'un réaménagement de sa dette colossale qui avoisine 180% du PIB.

C'est sur ces dernières propositions des institutions créancières que le Premier ministre Alexis Tsipras a demandé aux Grecs de se prononcer le 5 juillet via référendum. L'annonce a été faite dans la nuit de vendredi à samedi, prenant tout le monde de court même si cette possibilité avait déjà été évoquée.

Pays à court d'argent

Plus isolé que jamais, le ministre grec Yanis Varoufakis a promis de "continuer à se battre" pour un accord avec ses créanciers d'ici mardi. C'est également ce jour-là que le pays, à court d'argent, doit rembourser 1,5 milliard d'euros au FMI.

Un paiement qu'il ne peut honorer sans une perfusion de ses créanciers. Sans cela, c'est le défaut de paiement qui guette, prélude à une sortie de la zone euro (le "Grexit").

"Triste jour pour l'Europe"

Pour M. Varoufakis, c'est à la Banque centrale européenne d'agir et de rembourser directement le FMI. "La BCE nous doit 1,9 milliard d'euros. Qu'elle les donne au FMI", a-t-il suggéré samedi. Avant de quitter Bruxelles, il a estimé que "c'était un triste jour pour l'Europe".

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