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Les pays musulmans s'opposent aux droits des homosexuels

Les pays membres de l'Organisation de coopération islamique (OCI) et une majorité de pays du groupe africain se sont opposés aujourd'hui à la reconnaissance des droits des homosexuels.

07 mars 2012, 14:46
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Les  pays musulmans ont condamné la tentative d'introduire le concept  d'orientation sexuelle à l'ONU. Pour la première fois, le Conseil des droits de l'homme a  organisé aujourd'hui à Genève un débat de trois heures sur les discriminations basées sur l'orientation sexuelle.

«Le moment est  venu d'agir», a déclaré dans un message adressé aux membres du  Conseil, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.

«Des vies sont en jeu et c'est le devoir de l'ONU de protéger les droits de toute personne où qu'elle vive», a affirmé Ban Ki-moon. «Laissez-moi dire à ceux qui sont lesbiennes, gays, bisexuels ou  transgenres, vous n'êtes pas seuls», a-t-il ajouté.

Nombreuses discriminations

La Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Navi Pillay a  présenté une étude sur de nombreuses discriminations visant les  homosexuels dans le monde. Assassinats, mauvais traitements,  violences sexuelles sont fréquents. Des centaines d'incidents ont  été rapportés aux organes de l'ONU, a indiqué Mme Pillay.

Au moins 76 pays dans le monde ont des législations  discriminatoires à l'encontre des homosexuels, a affirmé la Haut  Commissaire. «Ces lois sont un anachronisme et violent les droits  fondamentaux», a déclaré Navi Pillay.

L'étude documente également toute une série de pratiques qui  entravent les individus dans leur vie quotidienne en raison de leur  orientation sexuelle et les marginalisent: sur les lieux de travail,  dans les écoles, dans les hôpitaux.

«Nous avons aujourd'hui la possibilité d'ouvrir un nouveau  chapitre pour mettre un terme aux violences et discriminations dans  le monde», a conclu la Haut Commissaire.

Inacceptable pour l'OCI

Pays occidentaux et latino-américains ont soutenu l'appel des  responsables de l'ONU. L'OCI a par contre demandé que le débat organisé ce mercredi par le Conseil des droits de l'homme «soit le  dernier» sur ce sujet.

L'ambassadeur du Pakistan a argué qu'il n'y a «pas d'accord sur  une définition» de la notion d'orientation sexuelle dans le système  des droits de l'homme. «Je condamne vivement la tentative de  certains Etats d'introduire la notion d'orientation sexuelle dans le  cadre international des droits de l'homme», a-t-il dit.

«La légitimation de l'homosexualité est inacceptable pour l'OCI»,  a ajouté le représentant du Pakistan. Il a estimé que  l'homosexualité peut créer des troubles sociaux, dégénérer en  pédophilie et inceste, avoir un impact négatif pour la santé et  affaiblir l'institution de la famille.

Il a demandé que le Conseil tienne compte des «sensibilités  culturelles» et des «valeurs régionales» et «évite de discuter du  comportement individuel de certaines personnes».

Premier jalon, pour la Suisse

Le Sénégal, au nom d'»une majorité d'Etats» du groupe africain, a  lui aussi demandé «le respect des différences culturelles». Son  représentant s'est opposé à une «tentative de détournement du  système des droits de l'homme pour imposer un concept basé sur le  comportement de certains individus».

L'ambassadeur de Suisse Dante Martinelli a au contraire souhaité  que le débat organisé aujourd'hui soit «un premier jalon d'un processus à plus long terme» au sein du Conseil des droits de l'homme.

«Nous regrettons que plusieurs pays n'aient pas participé à ce débat. Il est impératif de continuer à mener un dialogue constructif  sur ce sujet au coeur des valeurs des Nations Unies malgré les  différences d'opinion», a dit l'ambassadeur suisse.

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