Il aura fallu attendre une longue journée pour entendre parler du massacre. Une journée entière pour que les premières familles terrorisées parviennent à la ville de Kaya et rapportent la violence qui a déchiré Silgadji, leur village, dans l’extrême nord du Burkina Faso.
Elles ont raconté l’arrivée au marché de djihadistes à moto, dans la matinée de samedi dernier. Selon un témoin, les islamistes avaient déjà été vus dans le village, sans grande surprise. Silgadji est proche de la frontière malienne et d’une forêt connue pour être un sanctuaire de l’Etat islamique au grand Sahara (EIGS). Ce jour-là, les terroristes ont rapidement encerclé marchands et clients avant de séparer les femmes des hommes. Les femmes auraient été sommées de fuir tandis que les hommes auraient été exécutés. Comme souvent désormais, les djihadistes ont, dans la foulée, détruit les antennes téléphoniques afin d’empêcher quiconque de donner l’alerte. Maîtres du terrain,...