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Les Etats-Unis se retirent du Conseil des droits de l'Homme

Les Etats-Unis ont annoncé leur retrait du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, une organisation qu'ils qualifient d'hypocrite et ne servant que ses propres intérêts. Cela peut avoir d'importantes conséquences pour le Conseil.

20 juin 2018, 07:07
Les Etats-Unis quittent le Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU.

Les Etats-Unis se sont retirés du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU qu'ils n'ont pas réussi à faire réformer et jugent partial envers Israël. Cela fait plus d'un an que Washington menaçait de le faire.

"Nous prenons cette mesure parce que notre engagement ne nous permet pas de continuer à faire partie d'une organisation hypocrite et servant ses propres intérêts, qui fait des droits de l'Homme un sujet de moquerie", a annoncé l'ambassadrice américaine aux Nations unies Nikki Haley. "Ce faisant, je tiens à préciser très clairement que cette décision n'est pas un retrait de nos engagements pour les droits humains", a-t-elle complété au côté du secrétaire d'Etat Mike Pompeo.

Nikki Haley a accusé la Russie, la Chine, Cuba et l'Egypte d'avoir entravé les efforts américains pour réformer le Conseil des droits de l'homme. Elle a également critiqué les pays partageant les mêmes valeurs que les Etats-Unis mais qui "n'ont pas voulu remettre sérieusement en cause le statu quo".

"Regarder les membres du conseil et vous voyez un effroyable manque de respect pour les droits les plus fondamentaux", a dit Haley citant le Venezuela, la Chine, Cuba et la République démocratique du Congo. Cette arène "se focalise de manière excessive et entretient une hostilité sans fin à l'égard d'Israël" ce qui est, selon elle, "la preuve évidente que le conseil est animé par des intentions politiques et non par les droits de l'homme".

 

 

 

"Le conseil s'en sortira"

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres déplore ce départ et "aurait préféré que les Etats-Unis restent au Conseil des droits de l'homme", a déclaré son porte-parole Stéphane Dujarric dans un communiqué. Ce dernier "joue un rôle très important dans la promotion et la protection des droits de l'homme dans le monde", a-t-il ajouté .

"On doit s'attendre à d'importantes conséquences pour le Conseil", a expliqué à l'agence Keystone-ATS l'ambassadeur suisse auprès de l'ONU à Genève Valentin Zellweger. Selon le directeur exécutif du Groupe sur les droits universels (URG), Marc Limon, l'effet sera "mauvais" pour les Etats-Unis et "très mauvais" pour Israël. "Le Conseil s'en sortira", dit-il.

Le directeur exécutif de Human Rights Watch (HRW) a lui dénoncé un "triste reflet" de la politique "unilatérale" de l'administration de Donald Trump sur les droits de l'homme, celle d'éviter toute critique à Israël "pour ses abus"

 

 

 

 

 

Mandat jusqu'en 2019

Les Etats-Unis, dont le mandat au Conseil s'achevait en principe en 2019, avaient notamment réclamé que l'exclusion des Etats membres qui commettent de graves violations des droits de l'Homme soit votée à la majorité simple et non aux deux tiers. Ils avaient aussi demandé un renforcement du processus de sélection des Etats membres.

Washington voulait aussi que la question des "droits de l'homme en Palestine" ne soit plus systématiquement mise à l'ordre du jour du CDH. Washington dénonce depuis toujours le fait qu'Israël est le seul pays au monde ayant un point fixe (appelé point 7) à l'ordre du jour de chaque session, soit trois fois par an.

Ce n'est pas la première fois que les Etats-Unis vont être absents de ce Conseil. Sous le républicain George W. Bush, ils avaient boycotté le CDH dès sa création, avant de le rejoindre sous l'administration du démocrate Barack Obama.

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