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Les cultures ravagées par les criquets à Madagascar

Madagascar est en proie depuis plusieurs semaines à une invasion de criquets. Les cultures du sud-ouest de l'île sont dévastées.

07 mai 2013, 11:45
Le gouvernement avait déclaré l'état d'alerte dès novembre, qualifiant l'invasion de "calamité publique".

Une invasion de criquets à Madagascar, d'une gravité extrême avec une centaine d'essaims à l'oeuvre, dévore depuis plusieurs semaines toutes les cultures du sud-ouest de l'île. Ils menacent les maigres moyens de subsistance d'une population déjà très vulnérable.

En février, le cyclone Haruna a créé les conditions d'humidité favorables à la prolifération de ces insectes migrateurs. Faute d'avoir enrayé la crise à temps, leur population atteint maintenant 500 milliards.
 
"En une journée, on a compté cinq essaims sur un trajet de 20 kilomètres, donc c'est vraiment extrêmement grave. C'est toute la population malgache maintenant qui est concernée", explique Tsitohaina Andriamaroahina, directeur de la Protection des Végétaux au ministère malgache de l'Agriculture.
 
Cris affolés des enfants
 
Le gouvernement avait déclaré l'état d'alerte dès novembre, qualifiant l'invasion de "calamité publique". En un jour, jusqu'à 100'000 tonnes de végétation verte peuvent disparaître: riz, pâtures, maïs, canne à sucre, les criquets avalent tout, privant de leurs récoltes une population vivant déjà à 70% sous le seuil de pauvreté.
 
A Sakaraha, à environ 130 km de Tulear, le spectacle est dantesque. Un gigantesque nuage noir surgit à l'horizon. Des millions de criquets formant un essaim de 15 kilomètres de long, filent au ras du sol à 20 kilomètres à l'heure, en silence entre les voitures et les passants. Des automobilistes, ahuris, s'arrêtent pour photographier la scène.
 
La scène se reproduit non loin dans le village d'Andiorano où un essaim s'abat sur des plantations de cannes à sucre sous les cris affolés des enfants. "Après le passage des criquets il n'y a plus rien à manger pour les femmes et les enfants, les bêtes n'ont plus rien à manger non plus, on souffre beaucoup", raconte une propriétaire d'un champ de cannes à sucre, dont les longues feuilles vertes ont été grignotées de toutes parts.
 
"Les autorités ne nous donnent rien"
 
Plus au sud, à Ranohira, un autre cultivateur a perdu la moitié de ses récoltes de riz depuis le passage des essaims. "On achète nous-mêmes des pesticides contre les parasites des rizières, mais ce n'est pas efficace contre les criquets. Les autorités ne nous donnent rien".
 
La FAO, dont les experts étaient sur place fin avril, estime que plus de la moitié des 22 millions de Malgaches sont désormais menacés dans leur sécurité alimentaire et nutritionnelle. L'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture compare la situation à celle de 1997, date de la dernière grande invasion acridienne qui avait coûté 60 millions de dollars (environ 56 millions de francs).

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