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Le Yémen viole la Convention sur l'interdiction des mines antipersonnel

Des mines antipersonnel ont fait 263 victimes au Yémen en 2012, contre 19 un an auparavant. La Convention interdisant ces engins de guerre a donc été violée par les autorités yéménites.

28 nov. 2013, 12:21
Le Yémen a violé la Convention interdisant les mines antipersonnel. Des mines ont été utilisées dans ce pays en 2012 et y ont fait 263 victimes contre 19 en 2011.

Le Yémen a violé la Convention interdisant les mines antipersonnel. Des mines ont été utilisées dans ce pays en 2012 et y ont fait 263 victimes contre 19 en 2011. C'est la première fois qu'un Etat partie ne tient pas ses engagements.

"Les autorités du Yémen ont admis récemment avoir utilisé des mines en 2011 et 2012. C'est un fait nouveau très préoccupant", a déclaré jeudi à Genève Mark Hiznay, chercheur à Human Rights Watch (HRW) et l'un des auteurs du rapport annuel de l'Observatoire des mines.

Il s'attend à une condamnation ferme du Yémen à la conférence des 161 Etats parties à la Convention qui se réunit la semaine prochaine à Genève. Le Yémen doit prendre sans délai des mesures pour déminer et éviter toute nouvelle victime, a-t-il dit.

Des mines ont notamment été utilisées autour des camps militaires de Bani Jarmooz, à quelques kilomètres au nord de Sanaa, la capitale. Ces mines, environ 8000, apparemment importées de Somalie, ont été posées dans environ 20 zones, selon HRW.

Dépollution

Selon le rapport, deux autres Etats, mais non signataires du traité, ont encore utilisé des mines en 2012 et 2013, la Syrie et la Birmanie. En Syrie, un total de 43 victimes a pu être confirmé, dont 36 sur la frontière avec la Turquie.

Handicap International s'est alarmé de ce regain d'utilisation des mines antipersonnel, "entachant les résultats très positifs du traité d'Ottawa". L'association s'inquiète en particulier "des conséquences dramatiques que les mines et engins non explosés vont occasionner" en Syrie. Elle prévoit un travail de dépollution de plusieurs années pour limiter le nombre de victimes après la guerre.

Les données sont encore très partielles pour la Syrie, a précisé Mark Hiznay, vu les difficultés d'accès et de vérification d'incidents très localisés. Des groupes rebelles syriens ont également utilisé des mines. Ces engins proviennent des stocks accumulés par le régime de Damas lors de la période de l'Union soviétique.

Des groupes armés non étatiques ont également utilisé des mines en Afghanistan, Colombie, Birmanie, Pakistan, Thaïlande et Tunisie, outre en Syrie et au Yémen. Les forces militaires dans la région sécessionniste du Haut-Karabakh ont également utilisé des mines en 2013, selon le rapport de l'Observatoire.

Déminage record

Malgré ces revers vers l'objectif d'un monde sans mines, le rapport fait état de progrès importants. En 2012, le nombre total de victimes a baissé à 3628, soit dix victimes par jour, le nombre le plus bas jamais enregistré (4474 en 2011). Il y avait 25 victimes par jour en 1999, lors de la signature du traité d'Ottawa.

L'Afghanistan (766 victimes), la Colombie (496), le Yémen (263), le Pakistan (247), le Cambodge (186), l'Iran (127), le Soudan (109) et la Birmanie (106) sont les pays les plus touchés par ce fléau.

Le déminage des zones contaminées a atteint un niveau record de 526 km2, contre 423 km2 en 2011, ce qui a permis la destruction de 540'000 mines et restes explosifs de guerre.

Aide suisse en augmentation

En 2012, les donateurs et les Etats affectés ont soutenu à hauteur de 681 millions de dollars l'action contre les mines, un record, avec 19 millions de plus qu'en 2011. Handicap International s'est félicité que la Suisse ait augmenté son aide.

Celle-ci a passé de 15,5 millions en 2011 à 17,5 millions en 2012. La directrice de Handicap International pour la Suisse Petra Schroeter a invité la Suisse à poursuivre dans cette voie, en particulier pour augmenter le financement de l'assistance aux victimes, qui a passé de 1,1% du budget global en 2011 à 3,3% en 2012.

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