Sous un soleil brûlant, le petit attroupement s’agglutine au pied d’un immeuble rosâtre du quartier Kayapinar, au cœur de Diyarbakir. En cet après-midi printanier, ils sont quelques dizaines d’hommes et de femmes à avoir bravé la peur pour venir inaugurer l’un des nouveaux QG de campagne du Parti démocratique des peuples (HDP, gauche prokurde). Cette ville du sud-est de la Turquie, à majorité kurde, se remet fébrilement des récents combats entre forces armées et guérilla du PKK. Faute de temps – en Turquie, le scrutin anticipé a lieu le 24 juin – et de moyens – des milliers de militants sont embastillés –, la cérémonie est sobre, mais festive.
«Après avoir enduré les affrontements, après avoir subi le couvre-feu et vécu au rythme des purges et des arrestations, le silence s’est abattu sur la ville. Ces élections nous offrent un nouvel élan d’espoir: celui de nous débarrasser d’Erdogan!», ose...