Si Theresa May arrache une demi-victoire, les Vingt-Sept l’attendent au tournant irlandais. Après 100 jours entre deux eaux, la négociation sur le Brexit a offert un ballon d’oxygène politique et économique à la première ministre britannique: le Royaume-Uni sortira de l’Union européenne comme elle l’a promis, le 29 mars 2019, mais il continuera de bénéficier – sans droit de vote – de tous les avantages de l’appartenance au marché commun jusqu’à la fin 2020.
Cette période de transition – ou plutôt de «mise en œuvre» du Brexit, comme on le dit à Londres – écarte au moins provisoirement le spectre d’une rupture en catastrophe avec le continent d’ici douze mois à peine. Les milieux d’affaires, et notamment la City, réclamaient à cor et à cri ce sas de décompression, afin d’éviter une fuite des investisseurs redoutée cet été, surtout dans le secteur de la finance. Londres, en dépit de...