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Le pape ne veut pas de la démission de Barbarin

Le pape François rejette la démission du cardinal de Lyon, Philippe Barbarin, mis en cause pour ne pas avoir dénoncé des affaires de pédophilie et d'agressions sexuelles dans son diocèse.

16 mai 2016, 20:46
Le cardinal Barbarin a rencontré le pape en 2016.

"On verra après la conclusion du procès. Mais maintenant, ce serait se dire coupable", affirme le pape dans un entretien au quotidien La Croix à paraître mardi. "D'après les éléments dont je dispose, je crois qu'à Lyon, le cardinal Barbarin a pris les mesures qui s'imposaient, qu'il a bien pris les choses en main", dit-il. "C'est un courageux, un créatif, un missionnaire. Nous devons maintenant attendre la suite de la procédure devant la justice civile".

Parmi d'autres responsables religieux, le cardinal Barbarin est visé par deux enquêtes pour "non dénonciation" d'agressions sexuelles commises sur de jeunes scouts entre 1986 et 1991 par un prêtre, le père Bernard Preynat. Ce dernier, en activité jusqu'en août 2015, a été inculpé le 27 janvier après avoir reconnu les faits.

Une association de défense des victimes, La parole Libérée, reproche à Mgr Barbarin de ne pas avoir dénoncé ses actes à la justice, alors qu'il en était informé depuis 2007. Archevêque de Lyon depuis 2002, Mgr Barbarin nie avoir couvert de tels faits mais a admis "des erreurs dans la gestion et la nomination de certains prêtres".

Tolérance zéro

Plus largement, concernant la pédophilie, le pape François a réaffirmé dans cette interview sa détermination contre de tels actes, évoquant une "tolérance zéro".

Même s'"il n'est pas facile de juger des faits après des décennies, dans un autre contexte (...)", le pape François a estimé que "pour l'Église, en ce domaine, il ne peut y avoir de prescription."

Secouée depuis plusieurs mois par des scandales de pédophilie et d'agressions sexuelles, l'Eglise catholique de France a annoncé le 12 avril une série de mesures visant à faire "la lumière" sur les actes de pédophilie dans ses rangs, y compris sur les faits les plus anciens. Elle a décidé de créer des cellules d'écoute dans chaque diocèse et de mettre en place une "commission nationale d'expertise indépendante" pour conseiller les évêques face à de telles affaires.

Intégrer les migrants

Interrogé sur l'afflux de migrants, François a estimé que l'Europe doit "intégrer" les migrants qui affluent sur son territoire, mais sans "ouvrir grand les portes de façon irrationnelle".

Le Saint-Père avait effectué le 16 avril une visite sur l'île grecque de Lesbos, une porte d'entrée des migrants en Europe, et en était revenu avec 12 Syriens, un geste fort alors que l'Europe traverse une profonde crise migratoire, qui la déchire politiquement.

"Mais la question de fond à se poser est pourquoi il y a tant de migrants aujourd'hui", a-t-il dit. "Le problème initial, ce sont les guerres au Moyen-Orient et en Afrique et le sous-développement du continent africain, qui provoque la faim", a-t-il souligné, posant "plus largement" la "question d'un système économique mondial tombé dans l'idolâtrie de l'argent".

Concernant les migrants, "le pire accueil est de les ghettoïser alors qu'il faut au contraire les intégrer", a insisté le souverain pontife.

"A Bruxelles, les terroristes étaient des Belges, enfants de migrants, mais ils venaient d'un ghetto. À Londres, le nouveau maire (Sadiq Khan, fils d'immigrés pakistanais et musulman, ndlr) a prêté serment dans une cathédrale et sera sans doute reçu par la reine. Cela montre pour l'Europe l'importance de retrouver sa capacité d'intégrer".

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