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Le gouvernement iranien durcit le ton face aux manifestants

Organisés d'abord pour protester contre la hausse des prix, les rassemblements ont pris un tour politique en Iran. Les autorités ont durci le ton dimanche face aux manifestants, même si le président Hassan Rohani a déclaré que le peuple avait le droit de manifester et de critiquer le gouvernement.

31 déc. 2017, 20:36
Des étudiants iraniens affrontent la police anti-émeute près de l'Université de Téhéran.

Les autorités iraniennes ont durci le ton dimanche face aux manifestants qui protestent depuis jeudi contre la vie chère et le gouvernement en Iran. Elles ont averti qu'ils seraient sévèrement punis en cas d'infraction à la loi.

D'abord organisés pour protester contre la hausse des prix dans un pays où l'inflation annuelle atteint les 8%, les rassemblements ont pris un tour politique, fait rare en Iran, et des slogans visant les mollahs, le président Rohani ou le guide suprême de la Révolution, l'ayatollah Ali Khamenei, ont pu être entendus. "Ayez honte, les mollahs, laissez ce pays tranquille", a-t-on notamment entendu sur ces vidéos.

D'après certains enregistrements, des manifestants ont même brisé un tabou en rendant hommage au roi Reza Shah, au pouvoir entre 1925 et 1941 et dont la dynastie a été renversée par la révolution de 1979 qui a abouti à l'avènement de la République islamique conduite par l'ayatollah Ruhollah Khomeini.

Depuis jeudi, des dizaines de milliers d'Iraniens auraient pris part à ces rassemblements, un défi pour la police et les gardiens de la Révolution, en raison de leurs motivations économiques et de l'absence de leader. Elles sont aussi un test pour le gouvernement de Rohani.

 

 

Communication entravée

D'après la chaîne de télévision publique IRIB, la république islamique va couper l'accès à des réseaux sociaux comme Instagram ou des applications de messagerie sécurisée de type Telegram où circulent de nombreuses images de la contestation.

Mais de nouvelles vidéos ont été mises en ligne dimanche. Elles montrent des manifestants faisant face à des policiers équipés d'un canon à eau à Téhéran, sur la place Ferdowsi, au centre de la capitale.

Des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre ont également été filmés à Khoramdareh, une ville de la province de Zanjan (nord-ouest). Des rassemblements ont été signalés à Sanandaj et Kermanshah, dans l'ouest du pays.

Nombreuses arrestations

La véracité de ces vidéos ne peut pas être authentifiée, mais les autorités iraniennes ont confirmé dimanche matin la mort de deux manifestants tués par balles samedi soir à Doroud, dans l'ouest du pays, premières victimes signalées depuis le début de la contestation.

Par ailleurs, quelque 200 manifestants ont été arrêtés samedi à Téhéran, a déclaré dimanche le vice-préfet de la ville, Ali Asghar Nasserbakht, proche des réformateurs.

Réactions à l'étranger

A l'étranger, Donald Trump a poursuivi sa charge sur Twitter. "Grandes manifestations en Iran. Le peuple commence finalement à y voir clair dans la manière dont son argent et ses richesses sont volées et dilapidées dans le terrorisme. Semble qu'ils ne l'accepteront plus", a tweeté dimanche le président américain.

 

 

Rohani reconnaît le droit des Iraniens à manifester

Le président iranien Hassan Rohani a déclaré dimanche que le peuple avait le droit de manifester et de critiquer le gouvernement . Il estime cependant que cela ne doir pas déboucher sur des violences.

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