Un nouveau glacier alpin menace de rendre l’âme. Mais cette mort-là pourrait être plus brutale et plus fracassante que les autres, qui se font d’ordinaire en douceur, sous les effets du réchauffement.
Nous sommes sur le versant italien du massif du Mont-Blanc, sur les pentes transalpines des Grandes Jorasses. Au-dessus de la station huppée de Courmayeur trône le glacier de Planpincieux. Mardi après-midi, le niveau d’alerte est monté de plusieurs crans dans la région. 250’000 m3 de rochers et de glace pourraient se détacher de la paroi d’un instant à l’autre, nous apprennent les médias de la Vallée d’Aoste, dont Aosta Oggi.
Les autorités ont pris la décision de fermer deux routes particulièrement menacées: celle qui mène au Val Ferret italien, qui remonte vers la frontière suisse, et celle de Rochefort. Les spécialistes qui surveillent le glacier mourant ont mesuré des mouvements de 50 à 60 centimètres par jour depuis la fin du mois d’août, peut-on lire sur Neve Italia.
Interrogé par le site Agi, un chercheur de l’Université de Venise assure que l’on va devoir s’habituer à ce genre de nouvelles. «A cette époque de l’année, nous sommes habitués à mesurer un recul des glaciers», raconte Fabrizio De Blasi. «Mais ici, on parle d’une avancée très rapide, qui n’est pas due à des chutes de neige.»
Le Val Ferret italien est particulièrement touché par les changements climatiques. En août 2018, un glissement de terrain avait emporté la voiture d’un couple de touristes milanais. Ils avaient été tués sur le coup. Le Corriere nous apprend par ailleurs que le glacier de Planpincieux, mourant, est étroitement surveillé depuis 2013.