«Djihadisme français»? L’expression tient de l’oxymore le plus noir tant il est terrible de réaliser que des citoyens français ont pu frapper leurs propres compatriotes. Chercheur à Sciences Po Paris, où il enseigne, Hugo Micheron, 31 ans, ose ce titre pour un ouvrage* qui décortique et cartographie le développement d’un mouvement à l’origine des attentats les plus sanglants que la France ait connus, de 2012 à nos jours. Nous l’avons interviewé à l’occasion de sa venue à l’Université de Fribourg.
Cinq ans de travail et deux ans sur le terrain à la base de votre ouvrage! Pourquoi tant de passion pour le salafisme?
Je n’ai pas une passion particulière pour le salafisme, qui prône un retour à l’islam du prophète Mahomet (VIIe siècle), mais pour la Syrie, où j’ai étudié l’arabe pendant trois ans. Lorsque j’étais au nord de la France, en avril 2013, quelqu’un m’a fait remarquer que...