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Le conservateur Andrzej Duda est le nouveau président de la Pologne

Avec 53% des suffrages, le candidat conservateur Andrzej Duda a été élu dimanche président de la Pologne. Son parti étant ouvertement eurosceptique, des tensions avec l'Union européenne sont à craindre, selon des experts.

25 mai 2015, 08:13
Andrzej Duda a battu le président sortant Bronislaw Komorowski.

Le conservateur Andrzej Duda a été élu dimanche président de la Pologne avec 53% des suffrages, selon un sondage réalisé à la sortie des bureaux de vote. Il a battu le chef de l'Etat sortant Bronislaw Komorowski, qui a immédiatement reconnu sa défaite.

"Chers amis, on n'a pas réussi cette fois-ci. Les citoyens d'une Pologne libre et démocratique en ont décidé ainsi. C'est pour cela je félicite mon concurrent. Je le félicite pour son résultat et je lui souhaite un bon mandat présidentiel, car je souhaite du bien à la Pologne", a déclaré le président.

A l'état-major de M. Duda, l'annonce du résultat a été accueillie par une explosion de joie de ses sympathisants qui ont scandé son nom. Le vainqueur a remercié M. Komorowski pour ses paroles, ainsi que ceux qui ont voté pour lui, en souhaitant qu'ils "soient encore plus nombreux aux prochaines élections".

Tensions attendues avec l'UE

M. Duda, juriste et eurodéputé du Parti Droit et Justice (PiS), était quasiment inconnu à la veille de la campagne. Il doit prendre ses fonctions le 6 août.

Lors de sa campagne, il a fait plusieurs promesses, s'engageant à ramener l'âge de la retraite de 67 à 65 ans - ce qui annulerait une réforme des libéraux - et à réduire les impôts, des projets coûteux qui relèvent cependant de la compétence du gouvernement et du parlement.

Il est resté relativement vague sur l'autre domaine où le chef de l'Etat a son mot à dire, la politique étrangère. Il a simplement promi de défendre les intérêts nationaux des Polonais. Son parti étant ouvertement eurosceptique, des experts prévoient de possibles tensions avec l'Union européenne, dont le Conseil est actuellement présidé par l'ancien Premier ministre libéral polonais Donald Tusk.

Soif de changement

Des électeurs favorables à M. Duda interrogés dimanche par l'AFP expliquaient souvent leur choix par l'usure de l'équipe libérale et le désir de changement.

Depuis 2007, sous la direction de la Plate-forme civique, la Pologne a connu une période de croissance économique et d'augmentation des salaires. Mais nombre de Polonais estiment que les fruits de cette croissance sont inéquitablement répartis et déplorent un accroissement des inégalités.

Le scrutin était encore considéré il y a quinze jours encore comme une formalité pour le président sortant, soutenu par la Plate-forme civique (PO, droite libérale qui dirige le gouvernement). Mais le premier tour, le 10 mai, a rebattu les cartes.

Alors que les sondages donnaient M. Komorowski en tête avec 35 à 40% des intentions de vote, c'est le candidat du parti d'opposition eurosceptique Droit et justice (PiS) qui a viré en tête avec 34,7% des voix contre 33,8% pour son rival.

Test avant les législatives

Dans les institutions polonaises, le pouvoir est principalement concentré entre les mains du Premier ministre mais le président a un pouvoir d'initiative législative et de veto. Il commande également les forces armées et exerce une influence sur la politique étrangère.

Les analystes voyaient surtout dans ce scrutin un test significatif avant les législatives de l'automne. Le chef du PiS, Jaroslaw Kaczynski, ne cache pas son ambition de revenir au pouvoir, alors que depuis huit ans cet ancien Premier ministre n'a accumulé que des défaites électorales.

Il a tout misé sur son candidat, jeune et dynamique, restant pratiquement invisible lors de la campagne et se contentant d'interventions sur la station ultracatholique Radio Maryja et sa télévision Trwam.

Risque de désintégration

Quant à l'avenir des libéraux, le politologue Mikolaj Czesnik entrevoit deux scénarios. "Le premier, c'est la désintégration de la Plateforme civique: tout le monde se disperse dans la crainte d'un échec aux législatives. A sa place se créent une ou deux formations nouvelles", explique-t-il.

"Le deuxième suppose une réflexion sur la manière de mobiliser ceux, malgré tout très nombreux, qui ont soutenu Bronislaw Komorowski. Si cela réussissait, la PO pourrait encore remporter les élections", estime-t-il.

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