Aminuit exactement, la nuit prochaine, le Royaume-Uni quittera formellement l’Union européenne. Les carillons britanniques ne sonneront pourtant que onze coups, étant donné le décalage de soixante minutes entre les rives de la Tamise et l’heure de l’Europe centrale. Mais cette sonnerie, qui sera comprise par les partisans du Brexit comme le retour de leur pays à la liberté, les confrontera à un choix urgent: avec qui vont-ils nouer les premiers liens privilégiés?
En plus de la question migratoire, le Brexit s’est focalisé sur l’économie. Les partisans du retrait (les «leavers») ont constamment vanté la transformation de leur pays comme une plate-forme économique globale, imagée en «Singapour-sur-Tamise». C’est donc sur les questions commerciales que le gouvernement de Boris Johnson est attendu en premier, d’autant que le temps presse: le traité de sortie de l’UE ne donne que onze mois au Royaume-Uni pour régler ses rapports futurs avec ses anciens partenaires...