La régionalisation du conflit libyen est actée. Hier, au terme de longues heures de débat, le Parlement turc a voté en faveur d’une motion autorisant le déploiement de soldats pour soutenir le Gouvernement d’union nationale (ou Gouvernement d’accord national, GAN) de Tripoli, menacé par une offensive du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est libyen. La décision illustre le triomphe du nationalisme turc. C’est au nom de la défense des «intérêts de la Turquie dans le bassin méditerranéen et en Afrique du Nord» que la résolution, présentée par le président Erdogan, et soutenue par son parti, l’AKP, et leurs alliés ultranationalistes du MHP, a été approuvée.
En s’impliquant dans la crise libyenne, la Turquie vise à regagner du terrain face à ses rivaux qui soutiennent les forces de Khalifa Haftar. «Que viennent-ils faire en Libye?», s’insurgeait, il y a quelques jours, Recep Tayyip Erdogan, en citant l’Egypte et les...